Je ne sais pas si les non-langagiers comprennent à quel point il est terrible que l’Office québécois de la langue française ne fasse plus son travail, n’offre plus aux langagiers (et aux Québécois en général!) un service valable, que son Grand dictionnaire terminologique ne puisse plus servir d’outil de référence. Pour moi, c’est épouvantable. J’ai perdu un outil crucial. Je ne peux plus m’en servir comme d’une bible, il ne peut plus me servir à justifier mes choix linguistiques. L’exemple le plus récent (et il est éloquent!) que j’en ai : la déclaration… d’impôts (sic!). Je cite Linguistiquement correct :
Comme plus rien ne m’étonne en ce qui concerne le GDT, c’est sans surprise que j’ai découvert que déclaration d’impôts fait partie des « termes privilégiés » par l’OQLF. C’est un exemple de plus du virage lexicographique du GDT aux dépens d’une orientation proprement terminologique : c’est ce qui a été dénoncé par d’anciens terminologues de l’OQLF dans le manifeste Au-delà des mots, les termes. Le GDT enregistre un usage critiqué même si, dans ce cas-ci, il va à l’encontre des pratiques administratives et du terme utilisé dans la loi.
[…]
Un autre membre de l’Asulf, M. André Breton, m’a transmis la fiche de la banque Termium (Bureau de la traduction, Ottawa) qui, ce n’est pas la première fois, contredit la position de l’OQLF : « déclaration d’impôt sur le revenu; déclaration d’impôt : ces termes ne doivent plus être utilisés ». On ajoute que l’Agence du revenu du Canada a uniformisé le terme déclaration de revenus.
Qu’on dise entre nous faire ses impôts, ça ne m’inquiète pas. Mais quand on l’écrit, quand on en parle de façon officielle… il faut avoir un outil auquel se fier, pour faire le bon choix terminologique! Un outil québécois pour une réalité québécoise! Heureusement que Termium est là. Mais quand même…!