Ce billet s’inscrit dans une série pour le vendredi sur les Campagnonades. J’y parle de notre réalité de l’apprentissage hors des murs de l’école.
En théorie, ici, on fait l’école dès 9h, au moins cinq jours par semaine, mais plus souvent six. Généralement, si la vie, le sommeil, le rhume, n’importe quoi repousse le commencement quotidien… ça va moins bien. Hier, ma puce s’est levée et 9h était déjà dans le rétroviseur. Et les enfants ont joué, joué, joué… et j’ai cru savoir que l’école du jour allait mal virer.
Hier, je me suis trompée: on a réussi à passer à travers nos matières (les maths d’abord, toujours, parce que la concentration est requise!) sans trop de difficulté. Mais après? J’ai parlé de Saint-Valentin. La gaffe. Ma fille a voulu bricoler, son frère, l’imiter, et ils se sont rapidement mis à devenir infernaux (c’est mon point de vue, ici!), à coups de rages et de cris (crier passe encore, mais ça devient rapidement physique).
Franchement, entre deux WÔ LES COCOS et un évier de vaisselle, je me disais intérieurement heille non mais y va faire beau avant que je reparle de ça, moi, cette fête-là! Une fête commerciale, en plus! Pis notre journée va y passer, heille, bravo, non mais l’an prochain je leur dit rien pis on évacue ça, la gnagnalentin, heille…
Et là… ma fille a mis ses frustrations de côté (avoir un petit frère, ce n’est pas toujours facile, je le vois bien, mais je vois aussi toute sa diplomatie croissante et toutes ses stratégies en développement, qui passent par la maîtrise de soi, et ce sont de beaux progrès, des apprentissages magnifiques) pour dire qu’elle aimerait bien découper et coller des cœurs partout (elle voulait décorer la maison, mais j’ai compris qu’elle voulait faire un collage; à la fin on a opté pour la solution qui occupait aussi le petit… et qui n’aurait pas à être ramassée un autre tantôt, ouf).
Vous devinez? À partir de là, la journée a changé. À l’imprimante! Au carton coloré! Des ciseaux pour tous, un tube de colle qu’on se prête à tour de rôle, un peu de colle brillante. La joie de vivre en famille retrouvée! Grâce à ma fille. C’est elle, hier, qui a su changer notre dynamique. L’apprentissage en famille, ce n’est pas à sens unique.