Ce billet s’inscrit dans une série pour le vendredi sur les Campagnonades. J’y parle de notre réalité de l’apprentissage hors des murs de l’école.
J’ai décidé de commencer à étudier l’Histoire avec ma fille dès la première année. Parce que… parce que ça m’intéresse, moi, et que c’est une matière, un sujet, qu’on peut creuser tout la vie, alors pourquoi ne pas s’offrir tout de suite une bonne base?
J’ai choisi et acheté les 4 volumes de The Story of the World. C’est bien écrit, c’est vivant, le rythme est bon. Sauf que… c’est clairement un texte croyant. Disons qu’on y parle étrangement beaucoup, proportionnellement parlant, de Canaan, des Israélites, de Moïse… et que par moments je trouvais essentiel d’indiquer clairement à ma fille qu’on était dans la légende ici, dans la mythologie. Nous avons fini le tome un, qui se finit par le chute de Rome, récemment. (Nous l’avions commencé il y a plusieurs mois.) Or nous sommes plongées dans nos explorations autour d’Astérix, et je n’ai pas du tout l’intention de poursuivre vers le Moyen Âge tout de suite. Alors nous avons commencé L’Histoire de l’Antiquité. C’est autre chose! Un livre magnifique, aux textes soignés, qui me semble plus… objectif. Mais surtout, il sert de rappel de notre premier survol, et ça, pour apprendre, c’est fantastique. (Revoir les mêmes personnages et villes en français maintenant qu’on les a vus en anglais, c’est un autre bénéfice.)
Alors je lis à voix haute, je pointe sur la carte, regarde, le Tigre, l’Euphrate. Et je sais qu’on va parler du Croissant fertile alors je lui demande si elle se souvient… et oui, elle se souvient, mais me demande pourquoi on parle de croissant (ma fille raffole des croissants et la matinée avançait…). Ah-HA! que je lui dis, on va regarder dans Story of the World, il y avait une carte. Elle me répond que c’est au début du livre.
Je feuillette. Elle répète que c’était au tout début. Je vais voir dans l’index, voyons, F, Fertile Crescent… Eh bien… C’était à la page 10. D’un livre de 42 chapitres, trois cents quelques pages. La page 10, on a dû la lire l’été passé! (Dans les romans que son père lui lit le soir, elle peut souvent dire avec précision dans quel chapitre il s’est passé ceci ou cela. (!)) Je pense que pour la mémoire… ça va!
[Ici je dois dire que souvent, quand je lui lis de longs textes sans trop d’images à regarder, ma Puce fait autre chose. Ou du moins, on le dirait. La lecture du soir se fait souvent à une Puce qui rebondit sur un ballon ou tourne en roulades. Avec moi ce sont souvent des dessins ou des coloriages de mandalas, ou même des jeux de tuiles en mosaïque. On la dirait absorbée par autre chose… et c’est complètement faux, elle me l’a prouvé à répétition. Ça, c’est un truc que j’ai eu d’une autre mère qui fait l’école à la maison: ses enfants ont besoin de dépenser de l’énergie, et elle va jusqu’à leur faire la lecture pendant qu’ils tournent autour d’elle sur leurs vélos (elle est brillante!). C’est l’adulte qui voudrait une attention parfaite, silencieuse… qui, en réalité, endormirait l’enfant (comme… en classe, oui!). J’ai lâché prise (ça n’a pas été facile ni immédiat), j’ai passé le message à mon Homme, et ça fonctionne chez nous!]