C’est assez pénible de lire les dires du ministre de l’Éducation ces jours-ci. Certaines de ses affirmations sont reprises dans tous les médias, sans bémols. On vous présente une citation mais sans le travail de recherche journalistique pour la mettre en contexte. Et comme le ministre présente de fausses prémisses comme des vérités et que personne ne donne l’heure juste au grand public, il a beau jeu.
« Il y a plus de flexibilité dans mon règlement que ce qu’il y avait il y a deux ans, avant qu’on modifie la loi », a-t-il déclaré.
Eh bien il l’a peut-être déclaré, mais c’est faux. La loi, auparavant, parlait d’un enseignement et d’une expérience éducative équivalents. Or l’équivalence est une égalité de valeur. La loi reconnaissait donc qu’un enseignement et une expérience éducative différents pouvaient avoir une valeur égale. Aujourd’hui, le ministère veut imposer son programme comme étant le seul à être valable. C’est pousser loin! [Au passage notons qu’il énonce une vérité là-dedans: c’est quand il dit mon règlement. Ce n’est certainement pas un règlement qui représente les principaux intéressés!]
« Avant, il fallait qu’il y ait dans l’école à la maison exactement ce qui se passait dans les écoles. Nous on offre davantage de flexibilité, on donne du temps jusqu’au premier examen ministériel, on leur permet de faire des cycles de deux ans d’apprentissage », a-t-il renchéri.
Cette première phrase est un mensonge pur, qui indique une volonté d’induire en erreur, car je ne crois pas que le ministre soit vraiment aussi ignorant. Personne n’a jamais fait l’école-maison en reproduisant exactement ce qui se passait dans les écoles, faire les choses différemment étant précisément le but de la chose, et tous les intervenants l’ont toujours reconnu (parce que c’est, euh, évident!). Quand à la flexibilité, oh! Eh! Imposer des examens là où il n’y avait aucune imposition avant, c’est le contraire de la flexibilité! Les écoles alternatives obtiennent des dispenses de ces examens qu’on veut imposer à nos enfants, à qui aucune flexibilité n’est offerte par ce gouvernement dont se dégage un fort parfum de condescendance paternaliste.