Je dis souvent que l’ignorance est un état fantastique – tant qu’on en prend conscience. C’est beau, l’ignorance, et nécessaire (souvent)… comme point de départ. Or côté oiseaux, avant mon retour à la campagne, j’étais ignorante… quelque chose de rare. Un moineau, pour moi, ça voulait alors dire n’importe quel petit woizo. Bon, je ne suis pas en mauvaise compagnie: l’autrice et horticultrice émérite Carol Deppe, que j’adore, appelle les petits oiseaux des LBB, pour little brown birds!
Étrangement, devant les fenêtres et les mangeoires de ma campagne, depuis dix ans j’observe et identifie, mais jamais je n’ai vu de moineau, au sens de aucune idée qui c’est celui-là et je m’en fiche. Ah: c’est que je ne m’en fiche plus!
Et maintenant quand je vais en ville, j’écarquille les yeux devant eux: tout bonnement des moineaux domestiques (house sparrow, Passer domesticus)! Voyez le latin? Le moineau domestique est un de nos deux représentants (en Amérique) du groupe des passereaux (passériformes), avec le moineau friquet.
En voyant ici la femelle, je crois que j’ai surtout photographié des mâles. Le même lien me dit que le moineau est présent dans toutes les régions du Québec, ville et campagne comprises. Eh bien… s’il y en a ici, ils mangent ailleurs que chez nous.
Le moineau domestique n’est pas indigène en Amérique, même si on le trouve maintenant partout. Il a été introduit parce qu’il est un bon insectivore. Au Québec:
À Québec, par exemple, le 10 juin 1868, dans le Jardin des gouverneurs, William Rhodes organise une fête pour lancer officiellement dans la nature 25 couples de Moineaux domestiques importés d’Irlande.
Contribution à une histoire du Moineau domestique, par Jean Provencher, le 20 novembre 2015
Ensuite on l’a traité de tous les noms, disant qu’il est querelleur et chasse et déplace d’autres espèces. Sauf que comme bien d’autres, il est maintenant en déclin.
Pour des renseignements plus complets sur le moineau domestique, je vous invite à consulter ce pdf du Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec.
Ici,en 40 ans,je n’en ai vu que 2! Quand il m’arrive de dormir en ville,ce qui est plutôt peu fréquent,j’adore me lever au son de leur piaillements joyeux! Pour moi ça fait partie des sons de la ville.
Les sons de la ville, un des éléments que j’ai trouvés traumatisants lors de notre visite récente. Trains, avions, gens, véhicules, dynamitage… j’aurais dû offrir des mégaphones aux moineaux! Je me suis complètement déshabituée du bruit ambiant de Montréal, et je ne le tolère plus. Comme quoi je ne me trompe pas TOUT le temps: j’ai passé 27 ans à dire que je ne m’habituais pas, que j’avais besoin de campagne. C’était vrai!