Ce billet s’inscrit dans une série pour le vendredi sur les Campagnonades. J’y parle de notre réalité de l’apprentissage hors des murs de l’école. Indirectement, aujourd’hui!
J’ai fini par me rendre à l’évidence, même si ça a été long parce que je n’avais jamais remis en question certaines idées reçues. Qui discute avec la vertu? J’en parlais un peu hier: un moment donné, vaut mieux accepter qu’on ne fera pas tout jusqu’à l’idéal, qu’il vaut mieux viser ce qui est vivable et possible, et puis l’admettre et c’est tout.
Avec l’école à la maison, notre réalité est un peu hors norme. Et je viens de lâcher prise sur certaines normes, justement. Certains idéaux, disons, qui sont bons dans l’abstrait et l’absolu. Prenons le sacro-saint souper en famille quotidien. Il est beau, il est bon, il est souhaitable et bénéfique. Je l’ai toujours cru, j’ai toujours insisté pour qu’il ait lieu. C’est un jalon important de la journée. Le Coco devenu grand y a toujours eu droit.
Mais là… la réalité, en ce moment, chez nous, c’est que deux enfants ont accès à deux parents… pas mal en tout temps. L’importance du souper pour se retrouver? On ne s’est même pas perdus de vue! Si les enfants mangent tôt ensemble, nous, on peut manger quand on a faim, et personne ne souffre (ni de faim ni d’ennui). D’autant plus que bien souvent les enfants préfèrent leurs légumes crus (facile!), et que ce que j’ai envie de mitonner ne leur plaira pas trop. (Et je me trouve vieille un peu pour manger ce que les enfants voudraient: il me semble que la vie est déjà assez courte et que je devrais la savourer.)
Un autre truc, qui me turlupine depuis huit ans: les jouets. Je ne pensais pas qu’on en aurait autant, partout, tout le temps. Je ne le souhaitais pas. Et c’est de l’ouvrage à ramasser! Mais la réalité, c’est que mes enfants ne jouent pas avec leurs jouets seulement le soir et la fin de semaine, dans leurs moments libres, pour passer le reste du temps quelque part avec un accès à d’autres jouets. Non: leurs affaires sont leurs affaires, et ils les ont du matin au soir. Forcément, ça en prend davantage. Et je dois dire qu’ils jouent vraiment avec leurs jouets. Beaucoup, beaucoup. J’ai lu récemment que les enfants, en moyenne, jouent avec environ 12 jouets par jour et qu’ils en ont quelques centaines. Eh bien j’affirme que mes zozos jouent avec bien plus que 12 jouets quotidiens. Et c’est tant mieux, malgré le désordre constant.
Ça a l’air de rien, mais juste en lâchant ces idées-là, je viens de me défaire d’environ quatre tonnes de culpabilité (sauf qu’au volume que j’ai, ça ne fait pas de différence notable).