Côté désirs obscurs, je ne peux pas trop juger. Enfant, j’avais un tourne-disque (un vrai, même si j’aurais préféré un rose-pour-filles dans une petite malette) dans ma chambre et j’ai été absolument ravie quand mes parents ont trouvé (dans les poubelles de l’immeuble!) une pile de disques. Jamais enfant de sept ans n’a autant dansé seule dans sa chambre sur Tchaikovski! Mon premier disque neuf? Like a Virgin. Le deuxième? Songs from the Big Chair. Comme tout le monde, je suis ensuite passée aux cassettes puis aux disques compacts (ah, les fameux disques laser dont Jean-Pierre Coallier parlait à Ciel-MF avant que le commun des mortels en possède!). Pourtant j’ai encore quelques disques en vinyle. Des trucs précieux et introuvables en CD.
Mon Homme est un trippeux de musique. Il s’est offert un équipement de DJ (et nos vies n’ont plus été les mêmes!) il y a un certain temps, le tout pour CD (encore qu’il puisse y brancher son portable). Puis un ami, trippeux lui aussi, a décidé de repartir vivre en Égypte (on s’ennuie en maudit, même s’il ne fait pas tourner de ballons sur son nez). Avant de partir, il a légué à l’Homme une belle collection de disques en vinyle, que l’Homme regarde depuis ce temps en salivant (moi qui les hébergeais dans mon bureau jusqu’à récemment, je ressentais un enthousiasme… moindre!). Puis il a fait une autre rencontre et s’est retrouvé avec des caisses et des caisses de disques. Il rêvait d’une table tournante pour vinyles, le genre de truc qui coûte si cher que ça inquiète la campagnarde. Mais là, bonheur et joie, il s’est plutôt fait conseiller d’acheter un modèle bas de gamme tout de suite, question d’au moins découvrir toutes les merveilles gravées sur la surface… et il l’a fait (ouf!)!
Anachronique? Pas tant que ça! En fait, les vinyles font un retour en force chez les mélomanes. Et la collection qui s’accumule ici recèle bien des trésors autrement absolument introuvables. Seul pépin… le poil de chats colle au vinyle quelque chose de rare! Ah oui, et on n’a pas de Tchaikovski!
Moi, j’avais une mallette jaune or! C’.tait un peu kékanne!
Je ne sais pas ce qui fait que les enfants veulent autant transporter leurs trucs, mais vraiment je rêvais de ces malettes! Et ensuite j’ai voulu (et obtenu) un gros radio portatif (8 piles D! L’enfer!), comme Petit Coco l’a voulu (et obtenu) au même âge. Et pourtant ni lui ni moi ne promen(i)ons beaucoup le fameux appareil…
je me souviens encore…. c’était dans un cours sur les communications et les changements technologiques. Le prof avait dit que le CD sonnait mieux qu’un vinyle… On était en 1989. Le marketing sur le CD battait son plein. Fallait être hérétique pour prétendre que le vinyle sonnait mieux que le CD. C’est pourtant ce que je suis allé dire à mon prof. Comme je savais qu’il ne me croirait pas sur parole, j’étais muni d’une étude de 100 pages effectuée par un physicien qui s’était servi des ordinateurs de l’université pour calculer les courbes de fréquences et les erreurs d’amplitude des lecteurs CD. Le physicien concluait en disant que lorsqu’on parle de CD, la notion de bruit serait sans doute plus appropriée pour parler de la restitution sonore. Le prof avait lu cette étude dans le train et me l’avait redonnée la semaine suivante. Durant le cours, il m’a cédé la parole pour conclure sur le disque compacte. Je me suis levé au milieu de la classe et j’ai dit qu’on ne pouvait dire que le son du CD était supérieur car c’était deux procédés très différents mais que si on voulait vraiment comparer, le CD n’en sortait pas gagnant. Fallait voir le visage des étudiants… J’ai conclu en disant que tant qu’on n’aurait pas des oreilles numériques, le vinyle était amplement suffisant. Personne n’a dit un mot. Tout le monde a du penser que j’étais fou. Le prof m’a mis un A.
Je te crois sur parole, mais je t’assure que mes pauvres oreilles ne font pas la différence!