On a beau être nouvellement campagnards, nous ne sommes pas complètement nigauds pour autant. C’est-à-dire que nous savions que la neige allait venir, cette année comme les autres, de mémoire de campagnard. Chaque année, nous nous étonnons du manque de préparation de tous et chacun. Ceux qui se retrouvent sans plaques d’adhérence (oui, des traction aids), pelle ou grattoir dans leur voiture. Ceux qui passent une semaine à se plaindre de la première bordée (et de chacune ensuite) comme s’il y avait là matière à étonnement. Ceux qui, toujours très nombreux, attendent de voir les flocons pour croire qu’ils se présenteront, et qui alors se ruent dans les magasins (de préférence, cette première neige commencera un dimanche, tandis que les employés sont peu nombreux) et pètent leur coche parce que non, tous les modèles ne sont plus disponibles dans toutes les pointures deux mois après l’arrivée annuelle des bottes d’hiver en boutique (et, accessoirement, que non, cet employé n’a pas vingt bras pour vous rapporter 14 modèles différents tout en s’occupant aussi de douze autres clients). Alors la neige s’en venait, et on le savait. Suffit de regarder par n’importe quelle fenêtre ici pour imaginer (alors, et maintenant constater) quelques arpents de neige. En fait c’est pas tant la surface qui inquiète que la surface multipliée par l’épaisseur de la couche de neige potentielle (en 2007 il est tombé sept pieds de neige ici; oui, 2,1 mètres!)…
Bien sûr, on avait quelques pelles. Si, si! En trois ans à l’ex-appartement, nous avons été les seuls (sauf les derniers mois) à déneiger un balcon et des escaliers pour trois appartements (ici je tais ce que je pense de la lâcheté des voisins que j’avais), et avant cela, il fallait dégager une allée et quelques marches. Oui… mais. Mais à la pelle, déneiger notre entrée prendrait approximativement quatre ans (bon, disons un mois… chaque fois!). Alors depuis mai qu’on se demandait… souffleuse? Oui? Non? Quel type, neuve ou d’occasion? Et on sauvera combien de jours dans ce mois? Pendant que nous tergiversions, réfléchissions, rêvions, l’hiver approchait, et les dépenses autres se multipliaient (disons… plus rapidement que nos revenus!).
Un soir, un messie nous a visités! Mais oui, un messie: comme dans celui qui nous sauve de nos péchés de blancheur: un déneigeur! Hourra! Pousse la porte, sauveur, et viens jaser! Et c’est ainsi qu’en pleine campagne, nous avons obtenu un service impeccable: même pas besoin de le chercher, le messie est venu à nous. Et le messie, qui passe chaque fois que se doit, a raccourci le mois… à cinq minutes à peine. Zoum ici, zoum là, ffffft que je t’envoie la neige revoler par là, eh hop, fini, au suivant! (L’idée de la souffleuse? J’aurais mis quatre ans à la rentabiliser selon le tarif de mon déneigeur, et nous y aurions passé nos soirées et nos dos!) Il va même, de l’autre côté de la rue, déneiger les alentours de ma boîte à lettres!
J’ai toujours dit que le déneigement était mieux fait et plus rapide en campagne!
Quand j’étais petite, je ne me rendais pas vraiment compte qu’en campagne une tempête de neige gène les activités environ 24h. Alors qu’en ville, il est courant que cela prenne 3 jours voir plus.
Oui c’est fou! Quand l’Homme m’a parlé de « s’être trouvé un trou » (littéralement!) pour stationner à Montréal la fin de semaine passée, ça m’a frappée! J’avais évacué l’enfer du stationnement hivernal à Mourial de mes souvenirs! Ici tout le monde a un abri d’auto, aussi les rues et rangs peuvent être gardés déneigés facilement, et ceux qui n’ont pas de déneigeur ont… leur propre tracteur à soufflerie! Et pis… les gens chiâlent pas mal moins aussi!
C’est certain que tu chiales moins quand t’as pas de besoin de creuser ton trou pour l’auto 2 fois par jour pendant 3 jours à chaque tempête!
Ça aide à apprécier la neige et les sport d’hiver!
Bah tu sais j’ai pas trop de sympathie. On fait son bonheur selon ses priorités, alors s’ils creusent, c’est qu’ils le veulent bien. (Mon Homme sortait l’auto du trou à 4h du matin l’an passé, faque les ceuses qui sont en retard au boulot à cause de ça… bof, hein!)