Alberta

Je ne sais pas quoi vous dire… La campagnarde vit maintenant en banlieue et en Alberta. (Et je ne me souviens plus d’avant, quand j’écrivais régulièrement.)

Les jours filent et la réalité tangue. Les jours filent d’une promenade de chien à la suivante, d’un repas à préparer à une boîte à vider. La réalité tangue depuis mon départ en voiture du Québec, alors que je semble aux prises avec un syndrome du débarquement (non médicalement diagnostiqué, mais ma certitude est bien ancrée), un problème neurologique rare (ha, sauf pour les femmes de mon âge, qui ne sont pas exactement la priorité en recherche médicale!) qui fait que j’ai l’impression d’être sur un bateau qui vogue alors que rien de ce que je vois ne me le confirme, ce qui renverse la perception et me donne l’impression que tout bouge autour de moi, surtout ce qui est solide, dur, fixe et droit (comme un trottoir)… beau vertige. Épuisement quotidien ga-ran-ti.

L’emménagement n’est pas simple comme l’arrivée dans un logement vide. On parle plutôt d’intégrer le contenu d’une maison dans une autre, non préalablement vidée, tout en rénovant des bouts. Ça donne des marathons successifs de dons à qui veut passer les prendre dans la ruelle derrière la maison. Et on parle d’attente aussi, car les conteneurs ont tardé et que j’en attends encore un, plus d’un mois plus tard.

Le voyage en voiture avec mon fils à travers le Canada s’est bien déroulé, à coup de cinq à plus de huit heures de conduite par jour pendant six jours. Jamais les piscines et les baignoires à remous d’hôtel n’ont eu une si grande importance dans ma vie que pendant ces six jours-là.

L’été que le Québec a en forme de déluges successifs est plus calme ici. Chaud, même. Avec des averses et des orages, quand il y en a, surtout en soirée et la nuit. Aujourd’hui, 17 août 2023, il fait particulièrement chaud (et on a croisé une biche [cerf de Virginie] ce matin!), mais on annonce une semaine fraîche à venir, avec un minimum de 3 degrés samedi soir. Faudra couvrir les tomates, les piments, le basilic et les courgettes. Car oui, j’ai un petit potager déjà, planté par mon homme avant mon arrivée. Je ne pourrais pas en gérer un plus grand cet été, alors que je me traîne de fatigue en fatigue, mais j’ose espérer que ça finisse par se placer: je m’ennuie de mon énergie habituelle. Comme je le dis à la blague, il semble que je me tape… une petite albertite aigüe.