Urubu à tête rouge

Mon Homme a l’oeil pour les oiseaux de proie. Moi j’en vois mais lui… les identifie. Voici donc un urubu à tête rouge (Cathartes aura, turkey vulture), comme on en voit beaucoup pas très loin de chez nous. De la (grande) taille d’un aigle (l’aigle en vol a les ailes droites, par contre), il est tout noir à l’exception de sa petite tête rouge (presque lisse) et de ses pattes rougeâtres. Le bouquin Les oiseaux de proie du Québec me dit qu’on le trouve dans le sud du Québec depuis les années 1970, qu’on le qualifie d’oiseau nicheur migrateur peu commun et qu’il niche en très petit nombre. Ah mais les choses ont changé! Car près de chez nous, juste à la frontière de Lanaudière, on peut observer tout l’été un dortoir d’au moins une centaine d’individus (ce que mes livres déclarent impossible, mais encore une fois les oiseaux ne lisent pas mes livres, et mes auteurs ne savent pas qu’ils ont trouvé là tout un buffet sur les terres d’une ferme de poulets, dans des champs dotés de piquets de clôture parfaits pour s’y poser). Mon Homme les a filmés, un matin, s’envolant par petits groupes, planant en cercles de plus en plus vastes avant de partir pour leur chasse quotidienne. Et moi j’ai vu celui-ci se percher pendant ma promenade matinale.

Notre ami l’urubu est un charognard. Son crane lisse est pratique pour plonger la tête dans une carcasse. Oui bon c’est pas une jolie image, mais il faut bien que quelqu’un fasse le ménage le long des routes après les collisions entre mammifères et voitures! Justement… on attribue sa relativement nouvelle présence au Québec à l’expansion de… notre réseau routier, qui contribue à son garde-manger (Source PDF)!

L’urubu à tête rouge a une vue exceptionnelle et un odorat très développé qui l’aident à repérer les animaux morts, dont il se nourrit. L’envergure de ses ailes (2 mètres ou 6,5 pieds), qu’il étend en forme de «V» pour planer en un ondoiement qui semble irrégulier permet de l’identifier aisément. Il ne construit pas de nid, se contentant de pondre ses oeufs, au nombre de deux, sur le sol, dans de la rocaille et sous des troncs d’arbres renversés, sur des falaises, dans des cavernes et dans des bâtiments abandonnés. (Source)

Pour une magnifique photo de l’oiseau de près et par terre, rendez-vous sur la page Flickr d’Eric Bégin.

Photos d’urubus à tête rouge.

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14 réponses à Urubu à tête rouge

  1. Jean-Philippe Gariépy dit :

    Et potentiellement, cet oiseau est proche parent de la cigogne
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Urubu_%C3%A0_t%C3%AAte_rouge#Syst.C3.A9matique

    On voit des urubus très souvent au centre-ville de Montréal. Ils planent autour des grand édifices et j’en vois régulièrement par la fenêtre de mon bureau. Lugubre.

    http://www.flickr.com/photos/13862965@N08/2196106923/
    (photo: Alain Dumais)

    • vieux bandit dit :

      Pourquoi lugubre? Parce que ce sont des charognards? Mais… vaut mieux en avoir, me semble! 😉

      T’inquiète: s’ils chassent autour de ton immeuble, je suis sûre qu’ils ne visent que les monsieurs à cravate! 🙂
      (Arrange-toi juste pour pas avoir l’air d’une charogne, ok? Mais là… c’est comme un conseil général de vie! 🙂

  2. Jean-Philippe Gariépy dit :

    Ce qui est lugubre, c’est la juxtaposition des tours à bureau des institutions financières et des charognards. L’image fait un effet.

    Aussi, le vautour qui plane nous indique que la mort est proche. Il surveille et attend. Il nous rappelle la fatalité de l’existence à nous qui tentons de vivre pleinement notre vie et de ne réfléchir qu’à la mort lorsque c’est absolument nécessaire.

    Mais évidemment chaque être vivant joue son rôle utile, sauf l’humain. Le maringouin, je suis pas sûr de l’avoir trouvé non plus. Mais le mosquito me dérange beaucoup moins depuis que j’ai découvert le /ulmus pumila/ dont la sève me donne des dermatites qui me rendent fou.

    • vieux bandit dit :

      Ah ouin, l’orme de Sibérie? Au contact de ses feuilles? (Qui dit dermatite dit « attention, campagnarde! »)
      J’ai fait l’essai une fois, de laisser faire un maringouin jusqu’au bout, et la piqûre a fait pas mal moins mal que celle, à côté, pour laquelle j’ai écrasé la bebitte. Mais bon, tant qu’à ça j’aime mieux pas me faire piquer du tout. Par contre, les maringouins me dérangent beaucoup moins que les petites mouches noires, plus voraces et sans horaire, et moins que les mouches à chevreuil qui tentent de partir avec des morceaux de mon chien!

      Ah! Oui, l’image est forte, charognards + banquiers. Go urubus! 😉

      La mort, je n’essaie pas de ne pas y réfléchir. D’ailleurs, vivre en nature et tenter d’ignorer la mort serait absurde! Elle est partout autour et est nécessaire pour que la vie reprenne, que le cycle recommence. Oui bon ma mort à moi m’enthousiasme moins, mais ça ne change rien. Elle viendra, c’est tout, et je ne cherche qu’à la repousser tant que possible. Y penser? Chaque jour, que je veuille ou pas. (Hypocondriaque, moi…) Ce qui me dérange plus que ma mort c’est celle de ceux que j’aime. Et Milady repose sous une épinette en arrière. Donc, chaque jour j’y pense aussi. Chaque jour aussi à la mort future de ceux qui me restent et m’enjolivent la vie. Ça m’aide à mieux dépenser mon temps: entre passer du temps avec un être et passer du temps avec une chose, c’est la mort future de l’être (et la mienne) qui fait pencher la balance.

  3. Manon dit :

    « J’ai fait l’essai une fois, de laisser faire un maringouin jusqu’au bout, et la piqûre a fait pas mal moins mal que celle, à côté, pour laquelle j’ai écrasé la bebitte. »

    Je te jure que j’ai écris mon billet avant de venir lire ces commentaires!!!!

    • vieux bandit dit :

      Tu te rends compte qu’on a probablement raconté les mêmes affaires chacune de notre côté toutes nos vies sans le savoir? Hilarant! 🙂

  4. Manon dit :

    Hé fallait que je vienne te l’écrire…

    En allant au village faire des commissions hier matin, j’ai vu entre 60-80 urubu dans un champs de maïs qui venait d’être battu. Sur le coup, de loin, j’ai pensé a des corbeaux (à cause du noir et le grosseur). Mais en me rapprochant l’allure au vol n’allait pas, ils étaient tellement nombreux aussi, pis finalement j’ai vu le rouge de ceux posés au sol proche du chemin.

    Je me suis arrêtée pour les observer un brin, j’étais avec ma cocotte portant le même nom toi 😉

    C’est la première fois que j’en vois (ben que je suis capable de les identifier clairement).

    • vieux bandit dit :

      C’est fou, hein?

      Nous hier soir c’était un dortoir* de corneilles qui est passé derrière: des centaines d’oiseaux qui couvraient les arbres puis s’envolaient en poussant de grands cris. Je ne sais pas trop ce qui a causé la chose, mais ce matin, un indice: dans le champ de maïs coupé où j’ai observé récemment des centaines de bernaches se poser, j’ai vu… des centaines de corneilles aussi, qui n’y était pas hier!

      *C’est le bon mot, mais j’aime mieux dire « un assassinat de corneilles » (pour « a murder of crows »)!

  5. Manon dit :

    Ça y est… ça cacophone chez nous!

    J’étais ici à répondre à Vincent pis il s’est mis à avoir ben du bruit d’oiseau… Je regarde dehors, un ressemblement d’étourneau!

  6. Manon dit :

    quand t’es dedans, tu vois pas l’ampleur de l’essaim, mais l’entends et tu le vis… La chatte ne se peut pu!!!

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