Les cerises de terre, c’était pas prévu. Mais quand j’ai planté le potager, cette année… il restait de la place (!). Et quand j’ai visité la jardinerie, une caissette de plants de cerises de terre (Physalis pruinosa, ground cherry) m’a fait de l’oeil! Il n’en fallait pas plus pour que je plonge dans l’aventure de ces petits fruits magiques, que je n’avais goûtés qu’une seule fois (mais fraîchement cueillis dans le potager de quelqu’un d’autre).
C’est une culture facile. Comprenez: j’ai planté les plants et j’ai désherbé à leur pied un peu (le temps qu’ils créent de l’ombre et ne permettent plus aux herbes indésirables de se faufiler entre eux). Et c’est tout. Depuis je vois apparaître de jolies capsules vertes qui me rappellent, en plus petit, mes tomatilles de la première année. Et puis tout d’un coup, fin juillet… que vois-je, que vois-je? Quelques capsules plus pâles sur les plants. Et… oui, oui, ici et là, des fruits tombés sur le paillis! C’est le moment de les récolter (pas besoin de le déterminer moi-même? Parfait!), ceux-là, en attendant le reste!
Mon adoré Larry Hodgson dit qu’il faut faire bien attention de récolter tous les fruits tombés, ou alors… les plants vont d’eux même se re-semer. Mais là… je dois avouer que je suis plus paresseuse que le jardinier paresseux: quand j’ai lu ça, je me suis dit… On va en avoir pour toute la vie, youpi! Et j’ai illico, en imagination, réservé l’ensemble du grand lit de culture carré aux cerises de terre qui deviendront quasi sauvages (reste à voir si ça se concrétisera, mais c’est bien parti: les plants sont si denses et si difficiles d’accès [je dois tasser les buissons d’asperges, c’est quand même hilarant!] par certains côtés que même si je voulais tout récolter.. j’en oublierais!)!
Récolter des fruits… ça me rend presque encore plus heureuse que récolter des légumes. Il y a là quelque chose de primitif, de lié à mon enfance aussi, qui me donne envie de me rouler par terre en rigolant. Des fruits ici, des fruits gratuits! Pourtant, au départ, j’écoutais religieusement l’ami Larry, qui dit de faire attention aux fruitiers, qui attirent les insectes et les maladies (pas les cerises de terre, par contre, elles qui résistent aussi mieux aux froid que leurs cousines tomates) et peuvent causer des ennuis. Manon m’avait rétorqué que nous vivons en campagne, pas en banlieue ni en ville, et que nos enjeux sont différents. J’ai mis du temps à évoluer, mais je vois maintenant la sagesse et l’expérience derrière son opinion, et je m’y suis rangée. Plus encore: j’ai très hâte d’en faire profiter le bébé_bandit! (Bientôt il faudra oublier mes principes et accepter que tout ce qui est cueilli ne sera pas d’abord pesé… à moins de peser aussi bébé avant et après les visites au potager… ce qui est une idée!) J’ai hâte de lui faire découvrir tous les bonheurs des aliments qui poussent chez nous, toutes les saveurs, les textures. Et les cerises de terre sont parfaites: leur enveloppe est mystérieuse, le fruit qu’elle cache semble dur… puis il explose en jus sucré dans la bouche. C’est un plaisir sensuel qui me ravit!
La cueillette de petits fruits sauvages me rappelle également mon enfance à La Tuque,au pied de la Montagne.
On partait, 4-5 petites filles de 9 à 12 ans, pour aller ramasser des p’tites fraises pas trop loin en arrière de la maison.
Puis plus tard en saison, c Ȏtait le tour des bleuets.
Alors là,on partait pour une bonne partie de la journée,avec notre lunch et on montait sur le dessus de la montagne.On se rendait même parfois au p’tit Lac à Canards,tout en se faisant des peurs avec des histoires de couleuvres!
Quand j’y repense, ce qui me frappe, c’est que tous nos parents nous laissaient totalement libre d’y aller.
Tout au plus nous recommandaient-ils la prudence mais ils ne nous imposaient pas la présence d’une plus grande.
Quel sentiment de liberté et d’aventure vivions-nous alors!
Il me semble qu’aujourd’hui la même chose serait impossible à moins d’être munies d’un G.P.S. et d’un cellulaire.En plus d’un casque de sécurité.d’un sfflet etc!!!Pis encore…j’suis pas sûre pantoute qu’ils nous laisseraient partir quand même!!!
Ping :Confiture de cerises de terre à la campagnarde | Les campagnonades
Ping :Cerises de terre dans le sirop | Les campagnonades