Pensez soupe aux pois. La voyez-vous, la grosse canne de soupe Habitant jaune? Celle qui, du côté anglais, parle de French-Canadian Pea Soup? Je vous cite Protégez-Vous parce que je ne voudrais pas passer à côté de cette bizarrerie (et si vous suivez le lien vous la verrez, la fameuse boîte de conserve!)
Vers la fin du XIXe siècle, les Anglais* surnommaient les Canadiens français les « Pea Soup« , parce qu’ils pouvaient travailler toute la journée en ne mangeant que de la soupe aux pois, explique le directeur du Trésor de la langue française au Québec, Claude Poirier. Les anglophones associent d’ailleurs ce type de soupe à la culture canadienne-française.
La soupe aux pois, pour moi, est un aliment réconfortant. Elle se confond dans mes souvenirs d’enfance avec la soupe poulet et nouilles, en ce que je les associe toutes les deux à l’automne, à une journée de corvée de bois (aller dans le bois avec le tracteur et la remorque chercher les bûches que sont devenus les arbres abattus par mon père; une fois les bûches déchargées devant la maison il fallait les faire entrer par la petite fenêtre du sous-sol, puis les corder dans leur espace désigné; mon père avait aménagé au rez-de-chaussée un placard brillant pour les bûches prêtes à aller dans le foyer: à la base il y avait une planche amovible qui permettait à quelqu’un en bas de donner des bûches à quelqu’un au rez-de-chaussée, qui pouvait ainsi les placer sur les tablettes du placard!). Il fait frais, j’ai fait un gros effort (à ma mesure d’enfant), mes parents ocntinuent le boulot, mais ma mère m’a fait chauffer une bonne soupe et j’en profite!
Récemment en y repensant et en repensant à la quantité hallucinante de sel de ces boîtes de conserve, j’ai réalisé que jamais je n’avais moi-même fait de soupe aux pois! Voyons donc! Ça doit pourtant pouvoir se faire en mijoteuse, ça? Oh que oui! Alors un bon matin j’ai mis tout ce qui suit (pas exactement ce que disait la recette) dans la mijoteuse (que j’ai laissée travailler à faible régime toute la journée):
- 500 ml de pois cassés secs
- 250 ml de cubes de jambon
- 1 carotte, en dés (mes dés étaient petits…)
- 2 branches de céleri, en dés
- 1/2 oignon, en dés
- 2 ml de sel
- 1 ml de poivre
- 5 ml de persil
- 1 ml de thym
- 1,25 litre de bouillon de poulet
J’avais décidé d’en faire une soupe repas servie avec des naan, et c’était une bonne idée finalement, car la soupe, après 10 heures de mijoteuse, était trrrrrrès consistante. Pour un aspect moins uniforme, il aurait sûrement fallu que je laisse cuire moins longtemps et/ou que je fasse de plus gros morceaux de carottes et de céleri (ou que j’ajoute du liquide!). Il ne restait que les cubes de jambon dans un potage épais et, ma foi, délicieux (et cent fois moins salé que le contenu des boîtes de conserve de mon enfance!). Et la bambine était d’accord, ce qui est encore mieux!
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*On parle, j’imagine, des Canadiens anglais plutôt que des Anglais, même si à l’époque on devait dire Anglais. Le problème, c’est qu’aujourd’hui encore on entend souvent les Anglais et qu’on parle alors sans le savoir/vouloir des Britanniques, des gens qui vivent au Royaume-Uni, au lieu de parler des anglophones québécois ou canadiens. Je vous en ai déjà parlé, et je n’en démordrai pas!
C’est vrai que les Brit’ n’ont rien à voir avec « nos » canadiens anglophones!
La soupe au pois, c’est pour moi un grand réconfort des journées comme aujourd’hui. Je l’aime bien épaisse. Presque un dahl. Donc les naans sont de mise. Ouais.
Et avec des pois verts cassés, c’est tout aussi savoureux.
Oh! Ne serait-ce que pour la couleur, j’adore l’idée!