D’abord un aparté. Excusez-le. (Non, y a pas de poisson d’avril ici aujourd’hui.)
Pour tout vous dire, voilà des décennies que je devrais être végétarienne… ou presque (impossible de mentir: j’aime la viande aussi…). C’est une question d’avoir les yeux ouverts. On ne peut pas croire que manger de la viande tout les jours est une option durable valide (quelque chose à propos d’avoir une seule planête et de devoir en avoir deux ou trois autres pour continuer ce mode de vie occidental nombriliste…). On ne peut pas non plus, à moins de fermer les yeux très fort et de se boucher les oreilles en criant LALALALALALALA tous les jours de toutes les années, penser que la viande que nous mangeons et achetons a été traitée, pendant sa vie animale et jusqu’à sa mort, avec justice ou humanité. (Lisez Peter Singer, visionnez Food Inc… entre autres.) Voilà déjà longtemps que je refuse de manger de très nombreuses viandes (certains m’en ont fait manger sans me le dire: bravo, mais mon corps en est immanquablement malade ensuite, et je vous en voudrai à vie; ou bien on veut me faire dire en plein repas pourquoi je ne mange pas quelque chose de précis. Je ne crois pas que vous vouliez vraiment que je réponde. Pas pendant votre repas, en tout cas.). Bref que ce soit une question d’humanité, de justice, d’écologie, peu importe: la réponse est toujours la même — les humains (occidentaux surtout) mangent trop de viande. Et de quelle qualité, là c’est encore une autre histoire.
Mais vous n’avez pas à être d’accord avec moi pour constater comme je le fais que la viande, eh ben ça coûte cher (on peut choisir de manger uniquement de la viande bio, des animaux élevés en liberté, tout ça. Oui… si vous en trouvez et que vous êtes riche!). Et ici dans ma région, les prix montent en flèche. Pour toutes ces raisons (et d’autres convictions côté santé aussi), j’avais besoin de solutions. Pas pour le végétarisme absolu (pas pour commencer du moins), mais pour changer nos habitudes. Or j’ai toujours trouvé/cru que le végétarisme, c’est compliqué. Jamais on ne m’a expliqué comment ni quoi. (Et c’est bien beau manger cru à la Crudessence, mais ça aussi ça coûte extrêmement cher (des noix en vrac, plus facile à dire qu’à payer!) et je ne crois pas que ce soit un choix idéal à longueur d’année pour les pays froids; ça, c’est une conviction personnelle.) Mais là, les choses commencent à changer pour moi. Voici comment ça s’est fait et un truc important que j’ai appris.
Fin de l’aparté.
J’avais des lentilles et des pois chiches. Je me suis mise à chercher et à essayer des recettes. J’en ai partagées plusieurs ici. Ensuite j’ai demandé à l’Homme d’acheter plusieurs sortes de haricots secs, au hasard. Et à partir des paquets qu’il a rapportés, j’ai cherché d’autres recettes. Plusieurs sont à venir ici. Ça n’a pas été plus compliqué que ça: la matière première entrée dans ma cuisine, il fallait l’apprêter. Un défi comme votre campagnarde les aime, ça!
Maintenant, le truc important (le genre de chose que j’aurais voulu savoir, il y a des décennies, quand j’ai commencé à m’interroger là-dessus). C’est que pour profiter des protéines des légumineuses (riches en fibres, en minéraux, en vitamines et en protéines végétales), il faut leur jumeler des céréales (maïs, riz, blé, sarrazin…) pour finir par avoir tous les acides aminés (dont sont faites les protéines, si je comprend bien) pour qu’on les absorbe, ces protéines (les protéines animales, elles, sont complètes). Et que pour profiter de tout leur fer, vaut mieux leur jumeler un aliment riche en vitamine C (persil, brocoli, tomate, poivron). HA! Ça vous donne pas des idées de recettes et de repas, ça? Moi oui!
Moi et les légumineuses on a été en chicane pendant très longtemps, dû à une mauvaise expérience la 1ère fois que j’en ai mangé:c’était dans les années 60(ça ne me rajeunit pas ouille!) et je devais avoir 6 ou 7 ans.Sur la table il y avait un plat de fèves au lard (j’me demande si on savait même que c’était une légumineuse)et j’ai demandé à ma mère de m’en mettre un peu dans mon assiette.J’y ai goûté avec prudence et je n’ai pas aimé la texture un peu beaucoup pâteuse.J’ai recraché la bouchée mais mon père qui était plutôt du genre sévère m’a dit: »T’en a voulu ben manges-les! »Ce que j’ai fait mais pour aussitôt les vomir dans mon assiette!Je me suis ramassée à genoux dans le coin de la cuisine.Mettons que j’ai gardé rancune longtemps et à mon père et aux légumineuses quelles qu’elles soient.Mais comme on est devenus végétariens depuis quelques années, l’Homme et moi ,j’apprivoise tranquillement leur texture.Les lentilles et les pois chiches sont celles qui ont ma faveur mais les haricots rouges et noirs commencent à faire partie de mes menus de plus en plus souvent.Voilà ma ptite tranche de vie.
Ayayaye! (Oui bon… moi aussi y a des trucs que je ne mange pas à cause de choses qui sont arrivées à table — dans les années 1970, alors pas si loin de toi! :-))