Raifort

Je cultive du raifort, moi, madame. Les trucs à récolter dans cinq ans, j’ai pas peur de ça, moi, monsieur! Le raifort (Armoracia rusticana, horseradish), je l’utilise dans ma fameuse (oui oui oui, j’ai même des amis qui sont venus apprendre à en faire l’an passé!) relish de courgettes au raifort. Et un jour (l’an prochain, pas dans cinq ans!), il viendra de mon potager, ce raifort-là! C’est la racine qui devient condiment (et avec du colorant, on fait comme les fabricants et on le renomma wasabi — appremment que le vrai wasabi est rare et cher, mais le raifort, ça pousse chez nous!). En attendant, il fait un magnifique feuillage (c’est mon plant qui en est à deux étés que vous voyez devant; les cinq autres ont été plantés l’automne dernier). Et s’il est en bac, c’est que le raifort va repousser, apparemment, du moindre bout de racine oublié en terre (on dit même de ne pas faire l’erreur de composter la racine). Donc j’ai préféré pouvoir un peu le contrôler au besoin! Aussi bien le dire franchement, aussi: les vivaces au potager, c’est un bonheur printanier dont je ne pourrais plus me passer! Je ne fais RIEN et ça pousse? Oh oui, encore, encore!

Pour récolter la racine, on conseille d’attendre que le gel ait fait mourir le feuillage (source en anglais ici). Et elle sera puissamment épicée, cette racine? Ça dépend. Quand on la râpe, on écrase ses cellules et les huile volatiles qui la rendent piquantes sont relâchées. Le vinaigre (pour mariner!) arrête cette réaction. Donc plus on attend pour plonger la racine râpée dans le vinaigre, plus puissante elle sera! (Quand j’apprends des choses comme ça, je ne comprends pas qu’aucun prof n’ait réussi à me faire aimer la chimie. Pourtant!)
Si vous cherchez du raifort pour votre propre potager, c’est à la Société des plantes que j’ai commandé le mien (cinq de mes six plants, du moins!). Il suffit de planter le petit bout de racine qui vous arrivera par la poste: pas plus compliqué que ça!