Blogues et médias sociaux ont ceci en commun qu’on choisit ce qu’on y montre, évidemment. Et je voulais vous en glisser un mot. Parce que chez nous, à travers les Campagnonades, tout peut avoir l’air bel et bon et parfait parfois. Je suis en contrôle, je fais des choix, je réalise tout ce que je veux, tout va bien, tout le temps, on mange uniquement des bonnes choses, on s’aime tous et on se le dit avec le sourire à chaque heure du jour, je ne rate jamais un plat, et les grappes de tomates à petits fruits mûrissent à merveille, voyez un peu!
Ah ouin? Ce matin, ma réalité avait plutôt l’air de ça:
Et encore, je ne vous permets qu’un petit aperçu de la montagne de vaisselle (et aucune odeur!). Et c’est pas la vaisselle qui m’a fait réfléchir (et même pas le comptoir plein de projets, de compost, de chaudrons plus ou moins pleins et d’appareils plus ou moins propres), mais bien ces bouteilles-là. Que je viens de vider après les avoir sorties du réfrigérateur où elles attendaient depuis… longtemps. Comme… peut-être un an. (Le très vieux kombucha va me donner une nouvelle mère, d’accord, mais je ne peux pas sauver tout ce qui a… évolué au frais!) Des essais ratés, j’en fais PLEIN. Je voulais que vous le sachiez. Que je rate plein de trucs et que parfois même quand je réussis, le synchronisme n’y est pas, ma famille n’aime pas le résultat, ou ne s’y habitue pas, et la chose est gaspillée ou repoussée. Parfois c’est vraiment une question de communication: ils ont eu peur de goûter ou d’utiliser. Parfois c’est moi qui n’aime pas et ne dis rien. Parfois je veux combler des manques… inexistants!
Alors voilà. Les réalités des Campagnonades, c’est un peu de tout ça: des bouteilles collantes oubliées au fond du deuxième frigo aux tomates parfaites qui mûrissent au soleil… et tout ce qui peut exister entre les deux. Parfois je passe à travers tout ce spectre en une heure. Parfois pas. Je vous épargne les marathons de ménage et de vaisselle, les doutes, la procrastination, une bonne partie de mon chiâlage… mais parfois, voilà, ma réalité… c’est un fond de vieille bouteille réutilisée… oublié au fond d’un électroménager. C’est pas grave! Mais je tenais à vous ouvrir cette porte-là: celle qui me fera dire ah c’est le bordel, regarde pas trop, j’ai pas eu le temps… (mais dès que je l’aurai dit, je passerai à autre chose: si j’ai pas le temps de nettoyer, pensez-vous vraiment que je vais consacrer du temps à m’en faire parce que j’ai pas eu le temps? Plus maintenant!)
C’est pour ça que je t’adore!
😉
Ton billet me rappelle que c’est un peu pareil chez nous parfois, souvent.
Mais tsé, pour apprendre faut aussi passer par ces étapes!
Et surtout accepter ces étapes telles que soient.
On est faite de même faut croire!
🙂
Oui, j’apprends comme ça, et j’oublie pas! La fermentation, là, je pense que ça y est… mais on verra. Pour la déshydratation ça a pris 5 ans! (C’est juste que… chu mieux de vivre longtemps! haha!)
Helene! J’adore ce billet! Tout ce que tu décris, ça s’appelle la VIE! C’est bien de se rappeler que la vie n’est pas une photo d’un magazine léché. 😉
Hahahahaha, Élise, dans les magazines, ma vie serait la photo « avant »! Mais je m’en fiche, parce que souvent, je trouve qu’avant avait plus de gueule qu’après! (Et malheureusement pour les magazines, ils m’intéressent de moins en moins avec leur qualité déclinante…)
La version d’automne, c’est… deux murs nouvellement isolés mais pas encore refermés, un potager à composter, un intérieur post-rénos pas nettoyé ni rangé, des pots pleins de conserves PARTOUT dans la cuisine/salle à manger (mon espace de rangement est devenu salle de lavage, au secours!), des bouts de casse-tête sous plusieurs meubles lourds, un terrain jonché de bouts de jouets… et une puce qui aime tout ce qui est eau (lac, mini-piscine, rivière, flaque, pluie, neige, étang…) mais qui refuse catégoriquement de mettre l’orteil dans la piscine intérieure chauffée dans laquelle les cours payés se donnent! La vie, tu dis? HAHAHAHAHAHAHAHA!