Il était une fois une femme enceinte (puis l’heureuse mère d’un gentil poupon) qui souffrit d’une profonde amnésie hiverno-hormonale couplée d’une jardinite méningique aigüe. Elle allaitait son poupon en lisant des livres de jardinage — que dis-je! de maraichage, même! — et rêvait d’un potager agrandi. Plus, grand, toujours plus grand. Puisque l’amnésie battait son plein, elle eut ce qu’elle crut êtreune idée de génie: «Mais oui! se dit la malheureuse, puisque je serai en CONGÉ de maternité, j’aurai plein de TEMPS! Doubler le potager? Pas de problème! C’est même le moment idéal!» Mais laissons cette pauvre folle nous raconter l’histoire dans ses mots illuminés (et du même coup vous comprendrez pourquoi le blogue, ces temps-ci, a quelque peu… scuzez-la… végété!).
L’idée avait germé. Potager 2 il y aurait. Mais évidemment, cette année-là il a neigé jusqu’en mai… Et pour planifier, il fallait que la neige de l’hiver fonde pour vrai. Pour voir et mesurer! Le potager 2 serait sans lits de culture comme le premier, et à l’arrière, là où, derrière l’échec de la «fusée à pommes de terre» (transformé en butte à rudbeckies lanciniées, butte visible à l’avant sur la photo), il y avait une plus vaste butte. Elle n’a l’air de rien sur la photo, sauf que tout l’été elle se couvrait de hautes herbes à piquants et épines, que je n’ai pas identifiées mais qui me foutent une dermatite monstre au moindre contact. Bref tout un espace ovoïde (peut-être 20 sur 15 pieds) dont je n’approchais même plus.
À ce genre de buttes, il y a une solution. Elle se nomme pelle mécanique. Et la butte qui me rebutait… en 120 secondes a disparu.
Suivant la pelle sur la route, deux camions à bennes, deux! Qui ont laissé leur chargement à côté du projet de potager. C’était le 20 mai. Et déjà je me disais que j’étais foutue et que ça prendrait bien deux autres camions pleins… Et le 20 mai, ici, en passant, c’est approximativement l’arrivée des mouches noires; cette année elles étaient déjà bien là. Et moi avec juste un projet et deux tas de terre.
Dès le lendemain matin, j’ai tracé un genre de périmètre (pas rectangulaire comme j’aurais voulu [j’en aurais pleuré, mais je pense avoir mentionnée une hormonite aigüe? Faut pas trop s’en faire avec les rectangles…], mais utilisant plutôt notre espace au maximum). Mais périmétrer ne suffirait pas: il fallait couvrir toute cette surface de carton, question d’étouffer le chiendent et le reste. Et ça allait rondement, car depuis un an nous gardions toutes les boîtes sur notre passage. Ouais. Sauf que l’eau à l’extérieur posait problème (réglé depuis, ouf) et que du carton sec, ça s’envole. Donc…
Donc pendant que je défaisais les boîtes et les plaçais, et pendant que les mouches et maringouins allègrement nous bouffaient, l’Homme s’est mis à mettre sur chacune une pelletée de terre. Et rapidement on… on a manqué de boîtes. Asti. (Bonne nouvelle cependant: cette année les insectes piqueurs me piquent très peu! Mon sang a repris de la campagnarde comme dans mon enfance, on dirait — parfait! Et ils ne m’affectent pas autant qu’avant non plus! Quand ils me rendent folle, une solution que j’ai trouvée: les bouchons d’oreille. Ah les sacripans sont là encore, mais je ne les entends plus, et ça étouffe l’hystérie galopante qu’ils ont parfois réussi à faire monter en moi.)
Que faisaient poivrons, piments, tomates et tomatilles pendant ce temps, demandez-vous? Eh bien! La photo suivante a été prise le 4 juin. On n’appelle plus ça de l’acclimatation quand les fruits se forment sur les plants et que les tiges se tordent de ne plus savoir où se mettre (j’ai patenté un système de cordelettes pour les retenir au moins debout, mais rien de ça n’était parfait). M’enfin bon tous ces semis étaient dehors en acclimatation depuis la mi-mai au moins, les plus petites tomates dans des pots d’un gallon, les plus grandes m’arrivant aux hanches… Et pendant ce temps je cultivais le premier potager, ne l’oublions pas!
La veille, le 3, on avait fini en folie de rajouter du carton et un autre énorme camion était venue livrer sa terre, devant l’évidence que deux jamais ne suffiraient.
Puis une autre pelle est venue étendre le tout selon mon périmètre ou à peu près. À peu près? Ouin… ben… il a fait ce qu’il a pu, l’opérateur, en commençant à l’arrière. Parce que (je l’avais dit!) ça aurait pris un quatrième chargement. Mais là, le temps pressait, les tomates séchaient, et je me suis dit qu’au pire on agrandirait l’an prochain (toujours laisser la porte entrouverte pour une folie exponentielle…). Voilà ce que la pelle mécanique a laissé derrière elle. Ça a l’air pas mal, hein? Bah oui. Manquait juste, quoi, une douzaine d’heures avec un râteau pour tout arranger… le tour.
Et c’est ce que l’Homme a fait. Il a aménagé les entrées que je voulais et le lit/haie qui fait le tour. J’ai commencé à planter, vous pensez!
Puis il a aménagé les allées, qui sont réellement des planches surélevées. Et dès que ça a été fait, il a fallu mettre les tomates en terre. Ce que j’ai fait. Seule. Sous une pluie digne d’une arche remplie de couples copulant pour l’avenir faunique planétaire. Dans un vent épouvantable, parce qu’attendre une journée de plus, je ne pouvais pas.
Ce qui a donné ceci. Oui — parce que la photo de moi avec de la boue jusque sur le nez et les lunettes et les pantalons tellement trempés qu’ils tombent, je me la garde, hein.
L’Homme a mis les piquets pour les tomates, et moi j’ai semé et planté en folle. Partout.
Et ça pousse depuis. Et je désherbe, car il n’y a pas de paillis. Mais de ça, je devrai vous reparler, car je suis tombée amoureuse d’un outil!
Et voici de quoi ça a l’air ce matin. Plusieurs trucs devront être re-semés parce qu’ils n’ont pas germé. Mais comptez sur moi pour boucher tous les trous! Devant l’écran à l’extrême droite, j’ai ajouté un lit de fleurs, aussi.
Ce qu’on cultive chez nous cette année (pour les résultats on verra!)? Vous voulez une liste? Non, mais je ne vous entends pas avec les bouchons dans mes oreilles? Alors voici, en ne comptant comme arbres et arbustes que ce qui est nouveau en 2016 (sans compter les 18 choux que j’ai démarrés pour les repiquer ce mois-ci, pour récolte tardive) et en oubliant tout le reste, qui va de mieux en mieux avec les ans, voici (et si la liste suscite des questions, ça m’aiderait, dites donc! Je pourrais transformer des réponses en billets!):
Absinthe
Ail
Amarante (grain)
Amélanchier
Aneth
Asiminier (pawpaw)
Asperges Jersey Knight (semis 2013)
Asters
Basilics (petite feuille, grande feuille, pourpre, cannelle, citron)
Bégonias
Bette à cardes
Betteraves Chioggia
Betteraves Detroit Dark Red
Betteraves merlin
Bettes à carde
Bourrache
Camerisiers Aurora
Camerisiers Berry Blue
Camerisiers Indigo Treat
Camomille
Canneberges
Cantaloup
Capucines
Carottes nantaises
Carottes Rainbow
Carottes Solar Yellow
Carottes Sprint
Carottes Yaya
Cerfeuil
Cerises de terre
Chervis
Chia
Chou frisé (kale) White Russian
Chou frisé (kale) Winterbore
Chou-rave Purple Vienna
Chou-rave White Vienna
Ciboule
Ciboulette
Ciboulette à l’ail
Citrouille Cheyenne Bush
Citrouille Howden
Concombres citron
Concombres Salt & Pepper
Concombres Straight 8
Concombres Straight 9
Coriandre
Cosmos
Cosmos Rubenza
Courge Baby Blue Hubbard
Courge Birdhouse
Courge Butternut
Courge Calabrese
Courge d’été Cocozelle
Courge d’été Magda
Courge d’été Sunstripe
Courge Early Butternut
Courge Heart of Gold
Courge Luffa
Courge Small Wonder
Courge Table Queen
Courgette Black Beauty
Cumin
Daïkon
Dianthus
Échalote Picador
Échinacées
Épinards
Estragon de Russie
Eucalyptus
Fraises ananas
Fraises Sparkle 2015
Gingembre
Goji
Hamamélis
Haricots asperges
Haricots Blue Lake
Haricots Monte Gusto
Immortelles
Laitue frisée
Laitue Tango
Laitue Buttercrunch
Laitue Butterhead
Laitue romaine
Lavande
Lavande rouge
Livèche
Livingstone daisy
Lupins
Maïs espresso
Maïs Flor del Rio
Maïs Hopi Blue
Maïs Stowell’s Evergreen
Maïs Tarahumara Epachi
Mélisse
Melon Yellow Baby
Menthe argentée
Menthe chocolat
Menthe indigène
Menthe lime
Menthe orange
Menthe poire
Menthe poivrée
Menthe pomme
Menthe verte
Mesclun
Monarde fistuleuse
Monardes (rouge, mauve, rose)
Moutardes (jaune et noire)
Mûrier rouge
Nigelle noire
Oignon Redwing
Oignons égyptiens
Oignons espagnols
Okras
Origan commun
Origan doré
Oseille
Pacanier du nord
Panais Andover
Pâtisson
Pavot
Persil frisé
Persil plat
Piments
Pimprenelle
Plaqueminier (persimom)
Poireaux bandit
Poireaux val-aux-vents
Pois sucrés Oregon Snap
Pois sucrés Super Sugar Snap II
Poivrons
Pommes de terre Adirondack Red
Pommes de terre All Blue
Pommes de terre Kennebec
Pommes de terre Valaisanne
Potimaron Red Kuri
Quinoa
Radis Icicle White
Radis Rover
Raifort
Ricin
Roquette
Rue
Rutabaga York
Salsifis Mammouth des îles Sandwich
Saponaire
Sarriette d’hiver
Sauge
Sorgho
Soucis Triangle Flashback
Stévia
Tétragone
Thym anglais
Thym citron
Tomates Marvel Striped
Tomates Amish Paste
Tomates AURiga orange
Tomates Black Cherry
Tomates Black Prince
Tomates Brandywine
Tomates Bull’s Horn
Tomates Cabernet
Tomates Célébrité
Tomates Cherokee Purple
Tomates Chocolate Cherry
Tomates Fantôme du Laos
Tomates German Striped Stuffer
Tomates Goldmine
Tomates Indigo Rose
Tomates Kibit’s Ukrainian
Tomates Momotaro
Tomates Mountain Princess
Tomates petit fruit blanche
Tomates petit fruit orange
Tomates Red Alert
Tomates Speckled Roman
Tomates Sweet Million
Tomates Thessaloniki
Tomatilles De Milpa
Tomatilles Toma Verde
Tournesol buissonnant
Tournesol vivace (maximillian)
Tournesols
WOW!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Hahahaha, c’est plus impressionnant… quand on n’est pas celle qui voit déjà les échecs. Et les trucs à re-semer, ce que je dis beaucoup mais que je finis par ne pas faire!
La terre est «neuve», aussi. Donc pleine de graines d’herbes indésirables, herbe à pou en tête, et assez pauvre. Mais d’ici trois ou quatre ans, avec nos amendements, ça devrait déjà aller.
Z’ai pas lu ta liste. Mais moi, je l’ai vue, la fameuse photo!
Toi, mon chum, moi. C’est déjà en masse de monde! 🙂
Je pense qu’on devrait caller une intervention… 😉
Super! Une équipe de re-semeurs/désherbeurs volontaires!