Traduction libre, aujourd’hui, d’un texte d’Aldous Huxley, tiré de l’ouvrage The Divine Within. Ce qui me scie en deux, c’est la date de publication du recueil: 1949.
Prenons comme exemple les progrès effectués dans cette activité humaine des plus importantes, l’agriculture. De nouveaux champs sont labourés, produisent des récoltes qui permettent une augmentation de la population, puis, presque soudainement, se transforment en cratères de poussières et en versants érodés. De nouveaux produits chimiques pour contrôler les insectes, les virus et les champignons semblent fonctionner presque miraculeusement, mais seulement jusqu’à ce que les mutations et la sélection naturelle produisent de nouvelles souches résistantes de ces anciens ennemis. Des fertilisants de synthèse produisent des récoltes plus abondantes, mais ils tuent cependant l’indispensable ver de terre et, selon un nombre croissant d’experts, ont tendance à long terme à réduire la fertilité du sol et à diminuer les qualités nutritives des plantes qui y croissent. Au nom de « l’efficacité », nous dérangeons l’équilibre délicat de la nature; en éliminant l’un des facteurs de la mosaïque écologique ou en fournissant un surplus d’un autre, nous obtenons notre production accrue, mais après quelques années, la nature, outrée, se venge de la façon la plus inattendue et déconcertante qui soit. Et la liste pourrait s’allonger à l’infini. Les humains ne sont jamais vraiment aussi futés qu’ils croient l’être.
1949 hein!Quel visionnaire ce Huxley!
Oui. Y serait peut-être temps que les humains tendent l’oreille un peu…