Elle était morte déjà quand je l’ai trouvée, photographiée et relancée dans l’étang (et toujours morte quand Tango, en bon retriever, me l’a… rapportée! Hmmm oui merci… regarde donc par là-bas deux minutes, beau chien…). N’empêche qu’elle confirme ce qu’on croyait et ce qu’on nous avait dit: le petit étang sur le côté abrite des barbottes (Ameiurus nebulosus, common catfish). À lire ce qui suit, ça n’est pas vraiment étonnant…
Eau peu profonde (parfois jusqu’à 13 m) et chaude (26 à 28 degrés C) avec ou sans végétation. Étangs, petits lacs, baies de lacs plus grands, rivières à faible courant à fond de sable ou de vase. La barbotte brune se retrouve généralement près du fond. La barbotte brune tolère des conditions de température, d’oxygène et de pollution dans lesquelles les autres espèces de poissons ne peuvent survivre. Ainsi, dans certains milieux, elle est la seule habitante.
Principalement nocturne, la barbotte brune utilise ses barbillons (sens du goût très développé) pour trouver sa nourriture sur le fond. Elle est omnivore. Son alimentation variée se compose de débris, mollusques, insectes, écrevisses et autres crustacés, vers, sangsues, algues, plantes aquatiques, poissons et oeufs de poissons. (Source)
En effet, l’eau de l’étang est peu profonde: à peine suffisante pour rafraîchir un labrador fou d’eau, la plupart du temps. Oh, au printemps, quand fondent les neiges de la montagne derrière et de tout le terrain, qui s’y vide, elle peut être autrement plus profonde… assez pour que mon chien y nage un peu, mais sans plus. Chaude, elle doit finir par le devenir, à force de soleil. Dans l’étang, végétation il y a (et tout autour), surtout sous forme de quenouilles [je voulais en récolter cette année, mais le projet a été repoussé, faute de temps] dans lesquelles se cache souvent un grand héron pour chasser (la barbotte, entre autres…). Côté pollution, là, j’espère bien que non. N’empêche que l’étang reçoit toute l’eau de ruissellement du terrain et sert de dernier filtre.
Le petits-fils de l’ancienne propriétaire s’amusait à pêcher dans l’étang (pour preuve ce flotteur rouge qui malgré les apparences n’a pas poussé dans le grand mélèze…). Pêcher, moi, je veux bien (surtout y envoyer les autres, ceux que ça intéresse…), mais pas pour le (ahem) sport. Faut me rapporter de quoi cuisiner, sinon c’est juste une cruauté incompréhensible, tuer ou blesser pour se divertir et passer le temps. Et à la grosseur qu’avait cette barbotte-là… on n’est pas à la veille de mettre nos lignes (inexistantes, d’ailleurs) à l’eau. De toute façon, on me dit (je n’ai pas de source à citer: on me l’a dit de vive voix) que c’est beaucoup de trouble à préparer, de la barbotte, pour obtenir un goût… sur lequel les avis divergent, mettons. Je sais pas. Je ne connais rien à la pêche (et je connais surtout les poissons de l’épicerie). Ma grande expérience se limite à quelques petits poissons attrapés quand j’avais environ quatre ans. La grosseur de poisson qu’on aurait justement dû remettre à l’eau en expliquant à l’enfant (moi) que la vie, c’est précieux. Mais non. On a mis les petits poissons dans une chaudière, avec de l’eau. Peut-être pour prolonger ma fierté et ma joie (ce qui a dû fonctionner — juste pas trente ans!). Le lendemain matin, les poissons avaient disparu. On m’a dit que des ratons devaient les avoir gobé, et ça m’a attristée. Fin de ma passion pour la pêche (mais pas pour le poisson).