Bébé verger

Je vous en ai glissé un mot quand l’ami Daniel (programmeur invincible et hors pair!) m’a permis de fêter mon retour ici et je vous ai promis d’en reparler en parlant d’Amiral. On avait un champ, nous. Et maintenant on a… un bébé verger! Ah on dirait une culture d’un nouveau genre de tipi sauvage, mais attendez dans cinq ans! Dans dix, ce sera à genoux qu’on vous suppliera de venir manger des fruits avec nous, puisque nous en serons tous malades et que la réserve à conserve sera pleine! Ah mais je vais trop vite…

Y doit y avoir trois ou quatre ans que je me souviens d’avoir dit, foi d’adepte du Jardinier paresseux, que j’allais éviter les fruitiers. Manon m’avait répondu (mais sans doute avec plus de tact que je ne saurais en avoir jamais!) que ouin bon hein il a peut-être raison pour son terrain de banlieue, mais nous on est à la campagne, c’est fichtrement différent, et pis y a des pommiers sauvages en plein fossé alors faut pas pousser avec les ravageurs et les troubles terribles que c’est, en arriver à manger une pomme poussée chez soi. Oh que je paraphrase, hein vraiment, parce que Manon, eh bien Manon elle sait comment ne pas froisser personne, Manon c’est une vraie maman, qui sait juste quoi dire et ensuite qui laisse aller les gens, qui finiront bien (ou non) par comprendre qu’elle avait raison au fond. Et bien c’est l’hiver passé que j’ai enfin compris! J’ai passé l’hiver le nez dans un livre (une fois passée la phase cruciale du lutrin, mais dans des circonstances similaires) et je me suis initiée en autodidacte à la permaculture. Je vous en reparlerai un des ces quatre, mais le terrain risque de devenir une forêt comestible petit à petit. Or qui dit forêt dit arbres, et vous le savez, vous, quel moment est le meilleur pour planter un arbre? Eh bien c’est il y a dix ans de ça! (Elle n’est pas de moi.) Faute de machine à voyager dans le temps, c’était donc… dès ce printemps.

Je pensais, réfléchissais, rêvais, planifiais, dessinais à cette future forêt potagère quand le Canneux lui-même, faut le faire, m’a carrément dit où aller: chez ses pépiniéristes préférés! Je pense que j’ai envoyé ma commande le même jour. Et ensuite j’y ai ajouté quelques arbres. Et on est allés les chercher par une journée de température atroce: ça vous dit, vous, defaire plus de deux heures de route sous la pluie quasi verglaçante pour aller chercher des bébés arbres et revenir dans les mêmes conditions les planter… cette fois sous la neige? Même qu’on en a eu au sol pendant 48 heures. Alors on a retardé la plantation. Faut dire aussi qu’avec la puce, le temps file et on n’avait même pas encore décidé exactement où chaque arbre irait. M’enfin il doit y avoir un dieu pour les écervelés, car tout le monde a survécu et nous avons maintenant de très beaux arbres en devenir. Ah oui, nous les avons pris petits. Suivez le lien, c’est bien expliqué pourquoi c’est pas grave… et c’est même mieux ainsi! Ah Oui: j’ai passé d’autres commandes ailleurs aussi, plus petites.

Alors alors, qui sont nos nouveaux copains? Trois cerisiers Romeo et trois Juliette (de la série Romance SK), deux pommiers surprises (qui ont perdu leurs étiquettes, sont moins chers et sont un bonheur que j’ai ajouté à la commande!), un prunier Petite soeur de la Mont-Royal, un poirier Julienne, deux caryers ovales (qui produiront un jour des noix comestibles et dont l’écorce qui tombera servira dans un fumoir éventuel (en angalis, c’est hickory, cet arbre…)), un olivier de Russie (dont les olives seront comestibles), un pin de Corée (dont les pignons le seront), trois caraganiers (pas comestibles, mais ils boucheront un trou par où on voit la route). Et on a déplacé nos vignes pour les rapprocher de tout ce beau monde. Les petites fruits (framboises, bleuets bleus et roses, mûres et gadelles) ne sont pas loin. Ah oui, j’oubliais le magnolia Anne! Ça, c’est pour mon plaisir!

Ben voilà, maintenant vous connaissez notre nouveau bébé. Sans doute qu’on en reparlera, à mesure que tout poussera! Et le verger n’est pas encore complet non plus. Mais bon hein, y a d’autres années à venir!

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9 réponses à Bébé verger

  1. RP D'Aoust dit :

    >en angalis, c’est hickory, cet arbre…
    Merci de la précision ; je connaissais pas son son mon en français… J’ai bien hâte de voir cette forêt enchantée dans quelques années !

    • vieux bandit dit :

      Moi aussi quand j’ai lu « hickory » j’ai enfin compris! Je vais avoir au moins un billet à écrire sur chaque essence…

  2. manon dit :

    Bon c’est de ma faute 😛

    Tsé, je te garantie pas le succès!!! Je dis juste que ben si on essaye pas ya pas de chance qu’on en ait!!! (et que je sache pour être allée chez Véro et Éric à quelques reprises, ils restent pas mal dans un coin où les cervidés risquent de se promener!)

    Question de permaculture… ça me semble un concept à la mode… Moi vu que j’ai la forêt déjà… me suis dit que je serais mieux d’apprendre ce qui est comestible dedans au lieu de tout raser pour me faire une forêt nourricière… Ça me semblait plus logique. N’empêche qu’il me manque d’espace jardin-potager quand même au travers de mes arbres, alors on en enlève quelques-un histoire d’y mettre quelque légumes quand même.

    • vieux bandit dit :

      Bof tsé moi la mode… m’en contrefiche! Je me base sur un livre vieux de quelques années déjà, et jamais traduit. Na 🙂
      Ah oui: c’est surtout un ensemble de techniques/de philosophies millénaires qu’on peine à redécouvrir, faque la mode…
      (Et mon terrain est surtout une morne plaine gazonnée, ouache et demi!)

      Comme mon terrain est adjacent à la forêt, bien d’accord avec toi pour apprendre ce qui y est bon!

      Et je ne vois pas pourquoi j’aurais pas de succès! Les cerfs ici sont rares et se nourrissent autrement. Et justement une fois les arbres matures je sais qu’on aura attiré plein de faune (c’est déjà commencé) mais l’idée c’est qu’on les nourrisse (au besoin) autrement (avec des plants qui n’ont pas d’autre intérêt pour nous, par exemple), ou qu’il y ait assez de tout pour tous.

      On verra on verra! 🙂

  3. manon dit :

    🙂

    J’aime bien cette façon de voir la chose 😉

    • vieux bandit dit :

      Arrêter de se battre… c’est important, je trouve. Ça sert à rien, se battre.

      La vesce jargeau, je la laisse en place maintenant et j’ajoute ses fleurs à mes salades et salsas. Les lupins, j’en ai fait mes amis. Envahis, nous le sommes peut-être, mais heureux pareils! Hahahahaha! (Bien hâte de voir si les topis vont nous envahir à leur tour. J’ai dit à l’homme qu’au pire de pire… on deviendrait producteurs de topis! 🙂

  4. Lucie dit :

    C’est-tu si pire que ça des fruitiers en banlieue? Hoooooonnnnnn… Damn moi, j’ai planté ce printemps un hican (croisement de hickory et de pacanier) et un pacanier, supposés être rustiques même ici en zone 4! Et produire des noix dans 5-10-15 ans! Et aussi un poirier So Sweet… Trois arbres qui aiment l’argile vu ce que j’ai comme terrain. Achetés d’une autre pépinière de philosophie apparemment comparable (Green Barn Nursery). Parce que même avec un petit terrain, tant qu’à planter des arbres, tsé, pourquoi pas des arbres qui vont donner autre chose que de l’ombre et des feuilles pour le compost? Et puis on a la pire situation du quartier en fait de fils électriques, pas question de planter plein de gros arbres pour devoir les faire émonder à répétition dans quelques années. Et dans les petits arbres, on a le choix entre des fruitiers décoratifs pas comestibles (comme le stupide « cerisier japonais » planté par l’ancien proprio en façade, qui fait des fruits non comestibles et est tout mangé par les insectes et probablement des maladies fongiques aussi… tout ça pour être beau seulement 1 semaine par année au printemps lors de la floraison, pfff!) et… des fruitiers à fruits comestibles. Avec des pépiniéristes intelligents qui tiennent des variétés résistantes aux maladies et rustiques, on ne se pose plus la question, me semble…

    Idem pour les arbustes fruitiers. Un bleuetier à corymbe, c’est TRÈS beau 4 saisons (feuilles rouges à l’automne, écorce rouge en hiver puis vert fluo au printemps, belles feuilles lustrées en été) ET ça donne plein de gros bleuets. On en avait planté 1 l’an passé, et 2 de plus cette année… Plus nos framboisiers et mûriers… Prends ça dans face avec tes fruits importés, IGA! 😉

    • vieux bandit dit :

      Hahaha: si pire? Seulement si tu vises la paresse ultime, j’imagine!

      Côté « mais à quoi pensaient-ils donc », moi j’ai un cerisier… croche et seul. Donc il a besoin d’aide pour décrochir progressivement, et comme il n’est pas autofertile, eh bien il ne produit… que des fleurs. Je ne sais pas encore s’il produira avec les autres (ils sont loin de lui, me semble…), si on va tenter notre chance avec une transplantation pour qu’il soit pollinisé avec les autres ou si je vais lui trouver son propre compagnon.

      Effectivement, il me semble que c’est facile de choisir entre des fruits ou rien! Hahahahaha! Mais hein oui bon, moi je ne suis pas du genre à m’offusquer de cacas d’oiseau (du fertilisant gratuit), de taches sur ma terrasse (hahahahahahaha! J’ai tellement d’autres préoccupations que ça!), etc. Mais j’imagine que pour ceux qui pensent tout de suite à leur prochaine maison, ça n’a aucune importance: ils veulent que ça soit beau demain, pas productif dans 20 ans…

      Bleuetier à corymbe, hein? Oh que je vais regarder ça! (J’ai bien ri avec ta conclusion!)