Carcasse

Se promener à la campagne tous les jours, c’est se rapprocher des vérités crues (mais banales) de la vie sauvage. Parfois ça veut dire que mon chien va courir après un ourson (croyez-le ou non: il m’a refait le coup avec un autre ourson l’été dernier!). Parfois c’est surtout une question d’humaine qui doit s’adapter à la météo (les seuls jours où Tango n’est pas promené, c’est quand tout est couvert de glace dehors et que ce serait dangereux de le faire). D’autres fois ça peut être un animal mort pas loin du chemin où nous passons. Cette carcasse-là est sur le bord du chemin depuis la fin de l’automne. Je l’ai vue d’abord parce que Tango s’y intéressait, mais je n’ai pas pu trop regarder: je devais surtout éloigner mon chien. J’ai cru qu’il s’agissait d’un renard (je vous le dis, je n’ai pu qu’y jeter un oeil). Puis la neige a recouvert le corps.

Sauf qu’un petit (puis un gros) banc de neige, ça ne coupe pas l’odeur pour qui a un bon odorat (pour un humain, ça va!). Tout l’hiver, chaque fois qu’on est passés, Tango m’a signifié qu’il pouvait très bien identifier l’endroit précis de la dépouille. Les autres traces tout autour me disaient qu’il n’était pas le seul curieux. La neige partie, je me suis dit que j’en aurais le coeur net: nous sommes allés voir. Éloigner Tango de la chose était beaucoup plus facile alors: il pouvait voir et humer, le mystère était envolé. Plus besoin de s’y coller le museau. C’est moi qui ai eu la surprise: la carcasse en est manifestement une de canin. Loup? Coyote? (Ou, ce que j’ose moins demander… chien?) Je ne saurais dire (vous?). Ce que je sais, c’est que l’animal avait environ la même longueur que mon labrador (pas petit, donc, mais insuffisant comme donnée pour déterminer l’espèce, puisqu’un petit loup, un gros coyote ou un chien de bonne taille… ça se ressemble en termes de squelette et de longueur!). Les bouts de poil qui restaient ne permettaient pas non plus d’éliminer une des possibilités: ils étaient plutôt beiges, avec des bouts plus foncés, tirant sur le gris. Quant à la cause du décès, il est fort probable que ce soit une collision voiture-animal, mais rien ne le prouve. À part l’humain, le loup n’a pas vraiment de prédateur… et quel prédateur laisserait sa proie sur le bord du chemin au lieu de la tirer plus loin pour le festin? Je n’ai pas de réponses, juste quelques constats. Et c’est ça aussi, se promener à la campagne tous les jours: vivre avec l’humilité qui nous fait dire, chaque jour, je ne sais pas.

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4 réponses à Carcasse

  1. La Marmotte dit :

    Pauvre bête!

    Le pire, ce sont les cadavres de mouffettes!
    Et je connais celui qui doit les ramasser quand elles se font frapper au village…
    Les blasphèmes qu’il peut sortir dans ce genre de situation! HAHAHA

  2. manon dit :

    Ah oui, hein ya pas que des plantes et des animaux vivants dans la nature… J’ai vu semblable aussi une fois à peu prêt à cette période de l’année moi aussi… Difficile de dire quoi que ce soit.