Chasse aux cadeaux

Je suis fille unique, et les Noëls de mon enfance se déroulaient en famille nucléaire. Ce qui veut dire que les cadeaux, peu importe leur destinataire, étaient remis et ouverts un à un, chaque déballage étant suivi de ooh et de aah. L’Homme a un frère, une soeur, une belle-soeur (et deux neveux), deux parents et un enfant. La première fois que j’ai été dans sa famille à Noël, j’ai eu un gros choc culturel (oui bon c’était en Ontario, y a de quoi avoir un choc): le matin de Noël, au réveil de chacun, les sacs remplis de cadeaux (non pas enveloppés individuellement, mais regroupés, un sac par personne) se faisaient ouvrir tous ensemble, en même temps. Bon, ça réduit le temps passé à déballer des cadeaux… mais justement, ÇA RÉDUIT LE TEMPS PASSÉ À DÉBALLER DES CADEAUX! Heille! Wô là! Chacun a passé du temps à trouver, à choisir, à emballer, à offrir: il me semble donc que chacun a droit de voir son cadeau ouvert, découvert, chéri, et que chacun a droit à des remerciements après chaque cadeau! Enfin, c’est ma façon de penser et la culture qui m’a été inculquée. Le free-for-all a beau être joyeux et animé, pour moi il manquait de doigté. Autre choc: celui de voir, chez nous, le jeune Coco ouvrir ses cadeaux l’un après l’autre, bim bam boum, en jetant à peine un coup d’oeil à chacun. Pire: tout petit, il nous a déjà lancé un: c’est tout? (Heille ti-bonhomme, m’a t’en faire un, esprit de Nowel, moi!)

Alors que faire pour transformer l’épisode cadeaux pour qu’il me convienne? (Soyons francs, la fée qui magasine, surtout en ligne, ici, c’est moi!) J’ai trouvé il y a quelques années, et on refait l’exercice chaque année à la demande générale. On fait… une chasse aux cadeaux! Le jour du déballage, je cache tous les cadeaux, un à un, à travers la maison. Quand le grand moment arrive, Coco pige un indice et doit trouver le cadeau, le rapporter et le donner à qui de droit (z’avez bien remarqué mon astuce? Les adultes restent au salon avec un verre, et le Coco dépense de l’énergie! Bon, maintenant qu’il adolesce, son énergie est intarrissable, mais à six ans, c’était fort utile! (quoique dangereux: on combine fatigue, avidité et besoin de compréhension des indices…)). Le cadeau est ouvert et découvert, les mercis et les bisous donnés, et on pige l’indice suivant — pas avant! Ça fait durer le plaisir, ça ajoute du piment, ça crée des occasions de blaguer avec des indices rigolos, et on peut ruser un peu, comme cette année: à mesure que les cadeaux étaient trouvés, on ajoutait d’autres indices dans le sac, aussi Coco pensait que tout était fini mais… non! Faites quand même attention: j’ai oublié de cacher un cadeau et j’ai passé une journée à le chercher! (Ce qui est tout de même mieux que de le cacher et d’oublier où…) Quand Coco était petit, la lecture des indices était en elle-même un défi. Maintenant… il me faudra ruser pour le surprendre. Un défi… pour moi!

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9 réponses à Chasse aux cadeaux

  1. Manon dit :

    C’est une belle idée la chasse aux trésor!

    Pour le dépouillement de l’arbre de Noël, je suis comme toi. C’est comme ça que ça se passait dans ma (mes) famille (maternelle et paternelle). Un cadeau à la fois, oui c’est long, mais moins sauvage itou!

    Chez mes grand-parents paternels, à chaque cadeau ma grand-maman prenait le soin de dire aussi: « rapportez-moi le chou ». C’était une de ses manières pour récupérer, mais c’était aussi surtout une manière d’attirer tout le monde, chacun leur tour, pour avoir son merci. 😉 Wise, elle disait alors, « montre-moi donc ton cadeau voir. Oh c’est joli! »

    • vieux bandit dit :

      Pas folle, ta mamie!

      Oui, moins sauvage! Bon mot! Parce que justement, on vient de traverser une période magasinage sauvage, dans la jungle périlleuse des centres commerciaux, une période de panique de dernière minute, et qu’une fois le temps des cadeaux venus, on peut-ti siouplaît s’assoir et faire ça dans la joie PAISIBLE? Dans le respect? (Oh le gros mot!) Depuis l’instauration de ce mécanisme noëllien ici, le Coco s’intéresse aux cadeaux qu’on se donne entre adultes, il prend le temps de regarder et de découvrir avec nous. C’est tout un soulagement!

      (L’autre option: lui en donner moins. Mais j’en suis incapable! Chaque année je déborde un peu, mais son bonheur me remplit de joie. Et puis moi, petite, je voulais des trucs précis et j’obtenais souvent le truc à côté, moins cher mais tellement pas ce que je voulais (j’ai survécu! Mais les parents se trompent souvent sur l’élément aimé de la chose demandée, et offre un autre élément similaire, au grand désespoir des consommateurs en devenir!), alors pouvoir lui donner exactement ce qu’il veut (mais pas tout ce qu’il veut!) a beaucoup de signification pour moi.)

    • vieux bandit dit :

      Avec quatre enfants d’âges différents… je me compliquerais la vie! Ainsi chaque indice porterait la couleur de celui qui doit le lire (images pour les plus jeunes) et trouver le cadeau. Ensuite, top chrono pour le trouver et le rapporter, sinon les autres peuvent aider! Ça serait long (à organiser et à réaliser!), mais ça serait bon! 🙂

  2. Moi aussi j’ai eu ce choque culturel avec ma belle-famille et je n’ai pas eu à traverser les frontières du Québec pour le vivre. À peine quelques kilomètres.

    Je suppose que c’est familial, ou qqch du genre. Mais tout ça pour dire que je suis de ton bord et que j’ai été élevé de la même façon. Je trouve ça un peu triste.

    Ta solution est originale, on y repensera l’année prochaine! 🙂

    • vieux bandit dit :

      Ah mais ce n’est qu’un des nombreux chocs culturels ontariens que j’ai eus! Pas de bise sur deux joues: une colle avec un tap-tap sur le dos! J’ai trouvé ça froid rare (mais ce n’est pas l’intention, je vous rassure!)!

      Ouin, au fond la réalité que prennent les traditions dépend beaucoup de la famille où l’on pousse. On garde ce qu’on aime, on abandonne ou on améliore les reste! (Mais comme ici le Coco demande dès septembre si on fera la course aux cadeaux, ça vient maintenant de lui: je suis certaine que je pourrais convaincre quiconque se joindrait à nous!)

  3. Lucie Gaudreau dit :

    Bonjour!

    Je viens tout juste de découvrir ton blogue… et l’ai ajouté derechef à mes favoris.

    Chez nous, c’est Monmâledamour qui vit le trip « campagnard ». Installé depuis toujours sur la rive-sud, il a découvert, il y a 2 ans, et la fille (ça, c’est moi) et sa région: 2 coups de foudre en simultané!

    Il y a donc eu achat d’un beau terrain, auto-construction de notre jolie maison (La Bohème) et installation avec mes 3 jeunes qui adolescent (ça, c’est une verbe que je vais retenir…).

    Je me sens donc bien des atomes crochus avec ton parcours! Merci pour ton blogue et au plaisir d’échanger!

    • vieux bandit dit :

      Bonjour Lucie, et bienvenue chez nous! Attention: la lecture de ce blogue et d’autres peut mener à la contagion, et tu pourrais te retrouver avec le tien bientôt!

      Attention à mes mots, qui délirent parfois! Pas responsable des accidents linguistiques! 🙂

      La Bohème! Ça fait rêver!

  4. Mijo dit :

    Oh j’adore l’idée de cette chasse aux cadeaux.
    Je viens d’ailleurs de la noter pour la préparer tranquilement pour Noël 2010.

    • vieux bandit dit :

      Faut savoir que tu risques de devoir le refaire année après année! 😉

      (Mais honnêtement ça donne le temps aux adultes de siroter leur boisson en paix! Hahahaha!)