Vue cet été (et d’autres) en forêt, identifiée récemment, voici la clintonie boréale (Clintonia borealis, yellow clintonia) aux jolies baies bleues. Évidemment, pour la campagnarde, si c’est bleu, c’est beau et bon (ne vous en faites pas, l’Homme dit la même chose de ce qui est orange… et il n’a pas tort, du moins selon mon propre dicton: Si c’est rond, c’est bon; si c’est orange, ça se mange! Oui, bon, fallait être là, mais si vous aviez été là vous auriez payé une part du loyer, et on aurait dû vous trouver une chambre, et puis d’où sortez-vous de toute façon?). Malheureusement, les baies de la clintonie sont toxiques (c’est de la publicité mensongère en pleine forêt! Un autre scandale mis au jour par les Campagnonades!).
Elle a l’air toute simple, cette clintonie, vous ne trouvez pas? Eh bien non! Elle est étrangement vieille!
La clintonie boréale est une plante à rhizome qui constitue de grandes colonies de clones. Les tiges souterraines se propagent horizontalement et produisent ci et là de nouvelles plantes (ramets). Ces ramets émettent à leur tour un rhizome et des racines puis finissent par se détacher pour constituer un «clone». Ce type de propagation est très lent mais permet à la clintonie boréale de coloniser de grands espaces au fil des ans.
Entre le moment où «nait» un ramet, et le moment où il est apte à fleurir, il s’écoule souvent de 12 à 15 ans. En effet la croissance est très lente. La première année apparait une petite feuille. L’an d’après le ramet qui a pris des forces émet une feuille un peu plus grande, quelques années plus tard, il émettra une deuxième feuille, et ainsi de suite jusqu’à l’émission d’une tige florale lorsque le ramet possède 3 ou 4 feuilles. Le ramet fleurit alors pendant plusieurs années. (Source)
Elle est très répandue au Québec, et les cerfs de virginie se nourrissent de son feuillage (là où j’ai pris la photo, on sait que vit un orignal, et en hiver, un ami y a vu un ravage de cerfs, mais en été on y voit surtout des loutres, mon chien, et parfois des ours…). Quant aux usages de la clintonie:
Certains chasseurs du Témiscamingue utilisaient son rhizome pour en frotter leurs pièges à ours. La plante avait, selon eux, la propriété d’attirer ces animaux. On utilise les feuilles fraîches, broyées et appliquées sur la peau, pour éloigner les moustiques. On consomme les jeunes feuilles en salade ou on les mange cuites comme un légume, en prenant soin de les cueillir avant qu’elles ne se déroulent. Les fruits ont la réputation d’être toxiques. (Source)
Bon, pour les fruits, on parle de réputation toxique… y a-t-il un volontaire dans la salle?
J’en ai une talle à la maison… Mais je ne proposerais pas pour gouter le fruit. Tout ce qui est de couleur trop vive est généralement toxique effectivement. Comme pour donner un certain avertissement 😉
As-tu vu la fleur jaune plus tôt en saison? Moi c’est elle qui a attiré mon regard.
Non, je ne l’ai pas vue! Je vais garder l’oeil ouvert l’été prochain (et avec un peu de chance et d’huile de coude, j’aurai plus de temps pour observer les sous-bois!).
La première fois que j’ai remarqué la clintonie, c’était pas loin de Baie-Comeau, et encore une fois pour ses fruits. Moi c’est pas compliqué: si c’est bleu, non seulement je le vois, mais je le veux! On ne parle plus de couleur préférée, mais d’obsession incontrôlée…
En fait, moi ce que j’ai surtout remarqué au début du printemps, c’était de très jolies feuilles d’une beau vert-bleu, mais surtout à l’allure très épaisse et d’une forme longue et arrondie très hornementale du sous-bois qui irait très bien dans ma plate-bande de sous-bois!!! Ensuite, j’ai vu les fleurs jaunes et finalement les beaux fruits bleus. Que demander de plus!!! La plante est facile à reconnaitre autant par ses feuilles que ses fruits.
Je dois avouer que moi aussi je suis attirée par les fleurs (ou végétaux) bleues (surtout les bleus francs, ceux qui tirent le moins possible sur le mauve-rose) mais je suis attirée autant par les fleurs orangées. Le contraste bleu et orange est très joli. J’aime également les feuillages bleutés. Les rosés c’est moins dans ma palette.
Oui, le feuillage me rappelle les hostas, et j’adore les hostas!
À ne pas confondre avec « Cicéron, c’est bon ».
Évidemment! ;-P
Je ne m’en étais pas souvenue sur le coup mais y a pas de quoi traire une vache en avion!