J’apprenais récemment sur Mamanszen qu’un petit défi photo était organisé pour novembre, sous le thème de l’apprentissage en famille (expression plus collée sur la réalité que école à la maison, même si on parle de la même chose; c’est juste que ça ne prend pas la même forme que l’école – du tout!). Il s’agit d’illustrer, par une photo quotidienne, «dans le but de montrer ce que c’est réellement, d’apprendre en famille, d’apprendre autrement». Je cite encore:
Le but de ce défi est de démontrer que les apprentissages se font partout, en tout temps, sans que nous ayons à les provoquer. Il n’est pas nécessaire de déployer tout un arsenal de ressources pédagogiques pour susciter les apprentissages. Nos quotidiens sont riches en opportunités d’apprentissage. À nous de les repérer et de les soutenir.
Je ne promets pas une photo par jour. Et depuis un bout de temps, j’ai fait le choix de moins montrer mes enfants en ligne (surtout leur visage), pour différentes raisons. Mais au long de novembre, je vais quand même participer à ma façon et illustrer un peu de notre réalité. Qui n’est pas meilleure qu’une autre, on s’entend; c’est simplement qu’elle est meilleure pour nous, qu’elle nous ressemble. Qu’elle nous remplit.
Chaque jour, bien sûr, nous nous occupons des animaux et nous allons voir nos poules et coqs. Récemment, les enfants et moi avons appris et constaté que des poules, devant un gros tas de feuilles mortes, ça réagit exactement comme… des enfants! Alors nous avons passé une heure sous le grand chêne à faire des allers et des retours, une chaudière pleine de feuilles à la fois.
L’apprentissage en famille permet de vivre les hauts de la vie comme les bas – en famille. Le ciel ci-dessus était celui qui a précédé de peu l’euthanasie de Tango. Il était tourmenté, fébrile, comme nous. Et oui, les enfants sont présents pour les morts (et les naissances), chez nous. Ça nous semble juste plus… normal. Pour nous.
Être ensemble, prendre le temps, ça nous permet d’observer la vie tout autour. Comme le héron que nous espérons voir à chaque lac que l’on croise.
Et ça permet de dégourdir nos jambes, longuement, chaque jour, une pomme dans les mains (habillés… comme ça nous chante, pour certaines! Ici la robe de nuit dépasse et la tuque est à maman). L’éducation physique? En voilà un bel exemple: être actif, ce n’est pas se faire suer au ballon-chasseur ou au flag football en espérant ne plus jamais avoir à faire ça de sa vie; c’est bouger chaque jour, tout simplement pour le plaisir, et parce que ça fait partie de la vie. Ou enfin, c’est ma philosophie. Quand on rentre ensuite, la chienne a faim et ne demande qu’à se coucher ensuite. Les zozos ont faim également, et moi aussi: parfait, c’est l’heure. (Peu importe quelle heure il est, d’ailleurs!)
Et bouger ici et là nous permet d’observer la flore, aussi. Fin octobre, ma fille était très excitée d’avoir trouvé des fleurs bleues (des asters, masculin pluriel!). Une fois photographiés, ces asters pourront être identitiés, une activité dont nous tirons toutes deux un grand bonheur, entourées de livres ouverts.
Même chose pour ces baies, que ma fille a aussi trouvées en marchant sur un remblai couvert de mousse. Il faudra ouvrir encore des livres et découvrir de quoi il s’agissait!
Et nous parlons de tout et de rien, en parlant de mots. Une érablière. Une pinède. Un nid de guêpes. Une syrphe. Des gélinottes huppées. Des bernaches (leur duvet, leurs traces, leurs crottes, leur vol, leur migration…).
Tout n’est pas que nature! Il y a le bricolage, la lecture, le rangement… et les envies de mademoiselle, mille fois plus fifille que moi! Elle se change douze fois par jour, se crée des styles uniques, fait ses choix en fonction de critères sur lesquels je n’ai aucune influence, se décore et se pavane. Elle porte ici une robe à moi, que j’ai rarement mise d’ailleurs, et qui va jusqu’à ses chevilles en dénudant son dos. Elle ne pourrait pas imaginer avoir moins de liberté.