Foulard

Je m’y connais très  peu en tricot et en travaux d’aiguille. J’ai une grande carrière, par contre, de tricoteuse de débuts de foulards. Oh, des débuts de foulard, j’ai dû en tricoter des dizaines au fil des décennies! Mais je passe aussi des années sans toucher à du fil, à de la laine (laine ou acrylique, là, du fil à tricoter!). J’ai un métier rond (style cheapette, comme ça), avec lequel un certain hiver je me suis mise à faire plein de tuques (c’est plus que facile; vraiment en 30 minutes vous sauriez tout faire là-dessus vous aussi, au moins pour commencer, et en quelques heures vous auriez une tuque et envie d’en faire plein!). Et puis il y a trois ans, avec ce même métier (le plus grand des cercles), j’ai commencé un foulard pas ordinaire. Un foulard juste pour moi. Long. Et follement coloré (mais avec beaucoup de bleu!).
141012 120Et ça a été super facile. J’ai utilisé plein de petits bouts de laine jusqu’à leur fin, jumelant les mélanges les uns après les autres. Ma fille venait de naître, et si elle prenait mon temps, mon énergie et mon esprit, elle laissait aussi mes mains vaquer à divers projets comme ça. J’ai tricoté au métier pendant des soirées.
141012 122Et un moment donné j’ai tout arrêté. J’ai laissé le foulard déjà long dans son sac réutilisable, avec les bouts de laine, l’aiguille, le métier et le crochet. Jusqu’à cette année.
141012 124Cet automne j’ai sorti le sac, le métier avec son foulard. J’ai fait une recherche pour savoir comment finir le foulard en le sortant du métier. Et dix minutes (et trois ans…) plus tard j’avais un foulard. Long, long, long. Follement coloré. Unique. À moi. De moi, à moi, pour moi (ça a l’air nono dit vite comme ça ne cette ère de médias sociaux; mais je suis belle-mère d’ado et mère de bambine: du moi, y en a pas tant que ça dans mon air du temps!). Quand j’ai eu fini le foulard, on avait comme un deuxième été des Indiens (sic). Il faisait plus de 20. Pis? Je l’ai mis.
141012 125La leçon de mon foulard… c’est qu’il faut pas remiser mes réussites avant de les vivre. Faut pas laisser trois ans dans un sac ou un tiroir un succès auquel on touche du bout des doigts. Faut le vivre, là, tout de suite. Et encore un autre demain. Et après-demain. Ça sera pas toujours du tricot ou des conserves. Ça sera même pas toujours réussi à 100%, mais c’est pas dans la perfaction que se trouve l’accomplissement, c’est dans l’action, la finalisation. Le fameux crochet quand on coche oui ou non, la rayure sur l’élément de la liste des milles choses à faire: check!

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2 réponses à Foulard

  1. lyne lavoie dit :

    Ouais mettre enfin un terme aux: je devrais bien…,y faudrait bien que…aux zut y est trop tard pour….je connais çà pas mal.

    • vieux bandit dit :

      Pour moi y a beaucoup de « je vais garder ça au cas… » et je finis ensevelie. Réalise-les, les projets, campagnarde, ou donne-les au suivant. (J’ai des envies de ménage qui dépassent mes capacités/mon temps libre ces temps-ci!)