(Ou: Ma poule est plus belle que la tienne!)
Tout a commencé comme tout commence de nos jours: par un concours sur Facebook. Ben quin. La seule et unique Chantal… a gagné une poule. Oui oui oui, en 2016, ça se peut, gagner une poule sans sortir de chez soi. Sauf qu’une poule vit sur un terrain (et non dans un nid dans un trou dans un noeud dans une branche dans un arbre dans ses feuilles, n’est-ce pas), que le terrain est sur le rôle foncier et que le rôle foncier est dans la municipalité et que la municipalité en veut pas, de poules. Alors elle (Chantal, pas la poule ni la municipalité — suivez, un peu!) m’a offert sa future poule. Ma future poule. Au printemps, ça. Avec un rendez-vous en mai pour la récupérer à Québec. Parce que vous, vous zvez peut-être des poulettes locales, mais moua, ha! Moua ma poule vient de Saint-Fulgence, madame. Des Faisans marans, monsieur! Et c’est une marans bleue! Et comme une poule seule c’est triste, je me suis dit que je pouvais bien adopter aussi des poussins… des mêmes éleveurs, tant qu’à y être! Histoire courte pour aventure longue: dans Québec je ne suis pas perdue, mais autour c’est moins évident et en cas de construction routière (avec panneaux merdiques) qui rend inopérant un magnifique plan dessiné, je peux me rendre à l’île d’Orléans avant d’être vraiment sûre que je suis perdue. Ahem. Alors les gens des Faisans marans, qui m’ont attendue jusqu’à la toute dernière seconde pendant que je me perdais avec une bambine qui désespérait et un bébé qui commençait à s’exaspérer, eh bien ce sont des gens absolument charmants et généreux, qu’on se le dise!)
Sur le chemin du retour, la Puce et moi entendions nos pioupious, dans leur boîte à l’arrière, pioupiouter. Et la poule dans sa boîte à côté d’eux. Nous ne les avions qu’entrevus, et nous revenions vers mon Homme… qui était en train de bâtir le poulailler d’été. La poussinière, faite la veille, attendait ses pensionnaires: c’était une grosse boîte de plastique avec un grillage dans le couvercle… mais il a rapidement fallu bâtir autre chose de plus grand. Parce qu’un oisillon, ça grandit vite!
Bon déjà j’oublie des bouts d’histoire. J’ai passé l’hiver à lire sur les poules. C’est qu’on est assez callés en mammifères chez nous, mais que nos connaissances en oiseaux domestiques se résument à deux perruches que j’aie eues, une y a 30 ans et l’autre y a un peu moins longtemps. Dans ces petites boules de duvet que vous voyez, y a deux marans froment (les jaunes!), un marans bleu, trois marans noir cuivré et trois Wyandotte argentée à liseré noir.
Et elle, c’est Pichu (comme l’oiseau de Tao dans les Cités d’Or; puisque la famille comprend déjà Esteban, Tao, Zia et Maïna, nos gagnants de poule se sont inspirés de ça pour la baptiser). La plus belle poule du monde, oui! Sur cette photo, elle venait de sortir de sa boîte et elle nous évaluait. Elle a rapidement compris qu’on ne connaît absolument rien aux poules: que de la lecture et de la théorie. Mais on apprend vite, promis.
Voilà le poulailler d’été, version une poule. Maintenant, les poussins ne sont plus des poussins, et ils sont avec notre Pichu. Tout le monde a donc eu droit à une annexe (ça sort mon Homme de sa zone de confort, ces constructions sous pression!). Vous vous souvenez bien des boules de duvet d’en haut? Nos neufs poussins sont nés le 4 mai. Ils (et elles, car ils étaient et demeurent non sexés, ce à quoi faudra voir bientôt… à mois que certains ne se mettent à cocoriquer pour évacuer la confusion…) ont donc deux mois et des poussières. Eh bien! En deux mois, un volatile… ça GRANDIT!
Beaucoup, même!
Debout, un(e) marans noir cuivré, et assis(e) la marans bleue comme Pichu, version fin d’adolescence.
Deux des trois Wyandotte, avec la marans bleue ado:
Une des trois marans froment (ces plumes! j’adore!):
Les détails sur chaque plume: je n’avais pas idée de la beauté possible!
Regardez un peu ma belle Pichu! Depuis qu’elle n’est plus seule, elle est plus heureuse, et même si elle ne les a pas adoptés comme siens (c’est pas comme ça que ça fonctionne!), elle a bel et bien adopté ses compagnes et compagnons. Elle leur montre quoi faire et comment, c’est magnifique à voir! Les poules sont des animaux sociaux avec une hiérarchie claire, et une poule adulte sera toujours la patronne dans un groupe de poussins immatures. Or Pichu semble bien à l’aise dans ce rôle. Et elle nous demande maintenant de la flatter, juste là dans le cou! Oui, elle le demande: elle attire notre attention, s’assoit et nous regarde derrière son épaule: juste ici, là, caresse, svp!
On ne sait pas qui est coq, qui est poule… mais c’est pas grave encore: tout ce beau monde ailé est magnifique et… fascinant. Fascinant, je vous dis! C’est inexplicable pour ceux qui n’ont pas passé quinze minutes à observer des poules, et inutile à dire à ceux qui l’ont fait. Déjà avant d’ouvrir la porte le matin je sais comment ça va là-dedans (oui bon elles me regardent de leur grillage aussi), car elles parlent! Pichu me le dit, quand un fichu écureuil roux est dans l’enclos et les dérange!
C’est beau de les voir en groupe, trois ou quatre ou dix ensemble. Avec Pichu qui supervise, qui vérifie, qui va voir d’abord les morceaux choisis qu’on leur offre et qui dit aux autres de venir, y a des bouts de fraises, les cocottes!
Regardez-moi cette belle marans froment! Les plumes aux pattes, et tous ces tons: je fonds!
Mais c’est encore Pichu la reine.