Si vous êtes de ceux qui cherchent à comprendre l’engouement national (même, ou presque surtout dans les médias!) pour le hockey… désolée, je ne pourrai pas vous aider. Je ne le comprends pas non plus, même si je le vis et le ressens! Ça m’est venu d’absolument nulle part quand j’avais environ 10 ans. Personne chez nous n’écoutait le hockey, si ce n’est ma mère, très rarement (plus jeune, elle prenait pour les Maple Leafs pour faire enrager ses frères, dont un a fini par détruire la table du salon de ma grand-mère, qui n’était pas fière! Il faut dire que ses frères avaient de drôles de passe-temps, comme cacher des grenouilles dans son lit… ou énerver les taureaux pour le plaisir de s’enfuir devant eux et de sauter la clôture au dernier moment. Que j’aie eu tant d’oncles vivants tient du miracle!). Pourtant je me suis trouvée prise au jeu, et la spectatrice que j’étais est devenue complètement dingue de statistiques. Toutes, je les connaissais toutes. À l’époque j’aurais su vous dire contre qui Chris Nilan avait marqué son premier but et qui avait remporté quel trophée sans importance en quelle année. Encore aujourd’hui, le 25 juin de chaque année, je sais que c’est l’anniversaire de Brian Hayward. J’étais plus maniaque que vous pouvez l’imaginer. Un exemple, un seul? Tenez: Cinquante buts en cinquante parties, dans une ligue de six équipes, à une époque où tout joueur pensait qu’il était de son devoir d’essayer d’arracher la tête de l’adversaire si celui-ci avait l’audace d’essayer de marquer contre lui. C’était un exploit qui grava la légende de Richard dans la pierre. C’est un extrait du livre Maurice Richard: l’idole d’un peuple. Et je vous le cite de mémoire. J’ai appris ce texte par coeur pour un exposé oral en… 1985. Maniaque, je vous dis. Je me suis calmée à l’adolescence. Très précisément… pas au moment où j’ai découvert les garçons, mais précisément au moment où eux m’ont découverte!
Il y a quelques années, je ne connaissais plus aucun joueur des Canadiens (ah oui, faut-il le préciser, ce n’est même pas le hockey que j’aime, mais la Sainte-Flanelle, malgré tous ses problèmes chroniques… faut croire que je suis un brin masochiste). Bon, avec tout ce qui s’est passé cet été, j’en suis encore au même point, mais l’Homme et moi ne manquons presque aucune partie télévisée (si vous cherchez à m’attirer à Montréal pour la soirée, trouvez-moi un billet et j’y serai! Y a pas beaucoup d’autres façons qui réussiraient aussi bien!). Je ne peux pas l’expliquer, mais j’aime regarder le hockey. Jouer? Euh… les sports d’équipe et moi, ça fait vraiment deux. Mais regarder et parler à la télé et aux joueurs qui vraiment devraient pouvoir m’entendre (c’est vrai, quoi, je leur dis toujours de passer ou de lancer au bon moment, et si seulement… enfin…), ça, oui! Le baseball? J’ai trippé aussi (et même joué, ce qui n’a pas été une décision trop heureuse, m’enfin j’ai fini par devenir la championne des buts sur balle), mais j’ai retrouvé mes esprits depuis. Regarder un autre sport à la télé? Bof. Parfois la planche à neige ou les descentes de ski, ce genre de truc, parce que mes yeux refusent de croire qu’un humain peut faire ça. Les Olympiques? Beurk. Y a que le hockey. À croire que c’est génétiquement québécois et que j’ai été piquée. Et pire encore: au moment d’acheter la télé à grand écran plat, je me pourléchais à l’idée d’y regarder le hockey. Au point où, les Canadiens éliminés, j’ai regardé la finale de la coupe Stanley pour jouir de ma télé!
Tout ça pour dire que la saison recommence ce soir, et que je ne peux pas m’empêcher, comme toujours et sans espoir réel, à la coupe (franchement dans mes rêves personne ne saccage le centre-ville de Montréal, et si vous pouvez m’expliquer cette preuve de débilité profonde [cela dit sans vouloir offenser les gens foncièrement débiles mais pas à ce point-là], je vous en saurai gré!). Que je suis une fan finie (je veux un petit drapeau pour la voiture, vous savez? L’Homme a dit non, non et re-non.). Que… go, Habs, go!
Chris Nilan a déjà scoré?
Même John Kordic le faisait à l’occasion, tu sauras!
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