Quand j’ai lancé le blogue il y a plus de 5 ans, quand je suis arrivée/revenue dans ma campagne, il y a plein de choses que je n’imaginais pas. Faire mon pain. Avoir un aussi grand potager (et… aimer ça!). Faire autant de conserves. Avoir un certain sentiment d’avoir reculé dans le temps. Oh c’est pas qu’Internet se rende pas ou que les ados ont pas la poche arrière qui vibre et allume constamment, les écouteurs vissés aux oreilles. C’est en partie qu’il y a ici un réseau de communication pré-existant qui est tout aussi rapide et puissant, mais ça, c’est surtout rigolo. C’est souvent une question d’accessibilité: pas de librairie, pas de marché ouvert en tout temps, pas de fromagerie, pas de boucherie, pas de poissonnerie (à moins de 45 km, s’entend, alors pour profiter de tout ça prendrait une organisation d’enfer). Oh, nos épiceries (20-25 km) sont aussi garnies que celles de la ville, on y trouve les nori pour le sushi, tout ce que vous voulez… ou presque. C’est le reste. L’ingrédient ou l’instrument que j’aurais trouvé facilement à Montréal (à force d’y vivre et d’y magasiner, forcément, on sait…) et que je devrai commander en ligne faute de le trouver ici ou de savoir où chercher. Le manque de choix (quand j’ai eu besoin d’une barrière pour bébé — pour le chien — j’ai fait 3 magasins et j’ai eu le choix entre deux exemplaires du seul et unique modèle offert dans ma région immédiate…). Le prix rehaussé aussi parfois, qui fait suer. Et moi quand quelque chose m’exaspère parce que ça me fait perdre du temps… j’essaie de faire autrement.
Alors voilà, une des choses que je n’avais pas prévues, c’est que je passerais quand même pas mal de temps à préparer… des ingrédients. Il m’arrive de préparer mes mélanges pour le lait au chocolat ou le chocolat chaud, mon mélange de soupe à l’oignon, d’assaisonnement chili et barbecue, de préparer de la farine de pois chiches ou d’avoine… et là, je mêle le déshydrateur à tout ça. Ma plus récente idée d’ingrédient préfait? Les lentilles. Cuites. Et déshydratées. Déjà, j’ajoutais des lentilles partout, au pâté chinois comme à ma sauce aux tomates pour les pâtes. Ensuite, z’avez vu le prix du boeuf haché, vous? Non mais! C’est complètement fou ce que peut coûter nourrir une petite famille. Aussi bien couper la viande autant que possible, garder son goût, soit, mais la… diluer dans plus santé et moins cher. Or, ce qui est long avec les lentilles, c’est de les avoir là, prêtes, cuites (je ne les achète pas en boîte, ça ruinerait mon économie!). Alors… suffit de les cuire en grande quantité… avant de les déshydrater! Maintenant, si je veux des lentilles à la dernière minute pour n’importe quoi, d’une soupe à une trempette en passant par le pâté chinois, il me suffira d’en réhydrater la bonne quantité (dnas une soupe, quoi de plus facile?!). Évidemment que ça exige une certaine manipulation d’avance, mais en le faisant à temps perdu (lire: quand je fais autre chose dans la cuisine… ou ailleurs!) et en bonne quantité… Je vais probablement faire la même chose avec différents haricots secs, cuits puis déshydratés. Et une fois bien déshydratés, lentilles et haricots pourraient devenir… farine! Oh que les possibilités sont infinies! Craquelins à la farine de lentilles, très chère?
(Entre écriture et publication, j’ai cuit des lentilles rouges… un peu trop. Donc je les ai déshydratées et transformées en farine: j’ai bien hâte de faire ma prochaine sauce tomates! J’ai aussi cuit des haricots noirs et des haricots pinto à déshydrater.)
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Je viens de lire ce billet-ci.
C’est drôle à quel point c’est devenu ça aussi chez nous… préparer des ingrédients de base pour cuisiner ensuite dans les mois qui suivent.
Le « from scratch » devient de plus en plus « de base » c’est vraiment fou.
Oui! Et ça empire les réactions des gens qui vivent autrement! Ok, tu fais ton pain, c’est bien… mais là… comment ça, de la farine de pois chiches? Comment ça, de la moutarde fermentée? Hein?
hahahahahaha! 🙂