Je vous invite à lire How Millennials Became The Burnout Generation, un article d’Anne Helen Petersen, qui parle des milléniaux (de 22 à 38 ans en ce début 2019 selon l’auteure) comme étant la génération du surmenage. Je suis moi-même une jeune représentante de la génération X, et je trouve que l’auteure escamote un peu facilement bien des difficultés que ma cohorte a vécues (hmmm vit encore! Depuis 1982 qu’on nous dit, d’abord à nous puis à eux aussi, que les boomers s’en allaient!), mais elle me fait penser (elle l’ignore peut-être?) que si les milléniaux sont la génération de l’épuisement, nous avons été celle de la dépression. Comme diraient mes enfants, « similaire, mais pas pareil »? N’empêche, l’article est d’intérêt. Et je comprends de quoi l’auteure parle, car j’en vis et vois de bons bouts. En voici trois extraits traduits pour vous donner envie d’aller plus loin.
… [Traduction]
Pourtant, plus nous travaillons, plus nous prouvons notre efficacité, plus nos emplois empirent : salaire moindre, avantages diminués, sécurité d’emploi amoindrie. Notre efficacité n’a pas changé la stagnation des salaires; notre détermination n’a pas augmenté notre valeur. Notre détermination à réaliser un travail, même dans des conditions abusives, a plutôt, simplement, favorisé notre exploitation. Nous avons enduré d’être mal traités par des entreprises parce que nous ne voyons pas d’autre option. Nous ne démissionnons pas. Nous internalisons que nous n’avons pas essayé assez fort. Et nous trouvons un deuxième petit boulot.
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L’épuisement, c’est aller jusqu’au point de non-retour; le surmenage, c’est atteindre ce point et se forcer à continuer, que ce soit pour des jours ou des semaines ou des années.
…
On ne guérit pas un surmenage en allant en vacances. On ne le guérit pas en suivant un « truc » ni en utilisant une appli de méditation cinq minutes chaque matin, ni en préparant les repas de la famille le dimanche, ni en commençant un journal sous forme de listes à puces. (…) Le problème avec un surmenage holistique, qui prend toute la place, c’est qu’il n’offre aucune solution. Il est impossible de l’optimiser pour y mettre fin plus rapidement. On ne peut pas le voir venir […] La meilleure façon de le traiter, c’est d’abord de le reconnaître pour ce qu’il est – non pas une affection passagère, mais une maladie chronique – et de comprendre ses sources et ses paramètres.