Savez quoi? Au début de la séparation (pour résumer, si vous avez pas tout suivi, mon conjoint pendant 20 ans m’a laissée sans explication, pour la deuxième fois en deux ans [!], en juin 2021), ça me manquait, avoir un autre humain adulte dans ma vie, dans mon intimité. Quelqu’un à qui parler, à toucher, une personne à laquelle penser, pour laquelle avoir des attentions. Je suis tombée de haut: je pensais sincèrement qu’on finirait nos vies ensemble. Depuis c’est le vide total, aucun contact affectif avec le moindre adulte. Le plus que j’ai eu, c’est quelques câlins (je les apprécie, mais je ne suis pas toujours capable de les prendre) les quelques fois où j’ai pu voir de grands amis – ou de la famille, la fois du service funéraire pour mon cousin.
Au départ, le manque était intense. Huit mois plus tard? Bof. Oui bon, je peux me mettre à pleurer devant une scène de sexe dans une émission de télé, mais de là à être prête à… rencontrer quelqu’un, ou à faire le moindre geste vers autrui? Non. Y penser me rend mal à l’aise. Une partie de ça vient du fait que je ne fais plus confiance, c’est sûr. Une autre partie est reliée au fait que je suis bien, avec juste mes enfants et nos chats, et le cocon douillet est encore en aménagement. Y a d’autres parties encore. Mais je vous raconte ça parce que c’est bon pour moi de réaliser que les choses que je ressens comme épouvantables se casent d’elles-mêmes parfois. Souvent. Avec le temps. Le pire passe. Toujours, d’une manière ou d’un autre, le pire passe. Ce qui semblait si essentiel, si crucial à ma définition de mon identité, a fini par se recroqueviller et perdre de l’importance.
Tu as bien raison,la bibitte humaine est parfois bien étrange!
Et ,oui,avec le temps ,tout passe. Tu m’aurais dit ,il y a maintenant plus de 8 ans et demi ,qu’un jour,la douleur de la perte de mon beau Philippe allait s’estomper je ne t’aurais pas crue! Et,heureusement que c’est le cas ,sinon ça serait invivable à long terme!
Oui, ça serait invivable. Huit ans et demi déjà, ouf… (si je t’avais dit ça, Lyne, j’aurais mérité une baffe!)
(Pendant que je t’écris mon Origan met sa patte dans mon verre d’eau et la secoue sur mon clavier, ça fait pas très sérieux commen ambiance, là!!)
Ouais, c’est toute une affaire, un deuil, un choc, un traumatisme. Comme un mille-feuilles, hein, on trouve une couche, puis une autre, puis tiens encore une… un moment donné faut bien voir le boutte! (Je suis pas rendue, c’est tout…)
Même après tout ce temps,j’ai encore des périodes sombres,remplies de culpabilité,d’incompréhension et de questionnements. Heureusement ça ne dure pas très longtemps!
Ce qui dure,par contre,c’est mon incapacité à créer. On dirait que je me punis en me privant de ce qui me rendait si heureuse. J’ai beau essayer de m’y remettre,c’est pas long que je dis « bof » et j’abandonne. Je ne perd pas espoir que ça revienne un jour….
Ayoye, Lyne. C’est tellement féminin, la culpabilité… je la respire au quotidien. Et je bloque la majeure partie de ma création, aussi. En me remettant en question! (On n’est pas faites comme ça: ça nous a été inculqué!)
La pandémie a rien aidé, hein? Me semble que pour repartir la créativité, ça prend des rires, des conversations, de la présence. En tout cas ça pourrait pas nuire! J’accumule ce qu’il faut, mais de là à passer à l’acte…
(Une chance que mes enfants sont drôles, parce que je ne ris plus avec d’autres adultes. Comme… jamais. Mais bon, l’ex ne me trouvait pas très drôle non plus. Il ne me trouvait rien, d’ailleurs, et ça en dit plus long sur lui que sur moi!)
Le rire nous a sauvé ! Pas que,mais il a joué et il joue toujours un rôle inestimable . Nous sommes,tous les deux,le meilleur public de l’autre! C’est beaucoup pour son sens de l’humour que mon Homme m’a attirée il y a 49 ans.Oullala! Nous étions jeunes,beaux, granos et un p’tit peu fous!
Lyne? Vous êtes encore beaux, granos et un peu fous! 🙂 Le reste, c’est la vie, pis ça se traduit en moins de niaiseuserie, alors… on y gagne encore! 🙂