Évidemment, la photo remonte à l’été dernier. Le temps file, c’est fou! Neuf mois que nous sommes ici déjà, et le miniversaire est passé sans qu’on n’y pense (tout un changement, car le six mois avait été souligné toute la journée!). Je vais donc prendre le temps de mesurer… le temps. Avant de déménager ici, on campait ici. Enfin, pas sur le terrain, ça aurait été étrange, mais tout près. Avec les ans, la nature ici est devenue pour nous synonyme de petites vacances, de répit, de joie douce… et de feux de camp. L’Homme et moi, on aime le feu. On aime les soirées dehors, assis près du feu, sous les étoiles, entourés de lampes en bambou, qu’on appelle, à tort ou à raison, des torches tiki. Aussi peu après le déménagement, le rond de feu était prêt, et nos lampes achetées, remplies et installées.
Maintenant, la réalité. Je vous ai parlé de notre feu de boîtes, aussi je ne peux pas prétendre que le rond de feu n’a pas servi. Sauf que la réalité nous a tout de même rattrapée. La réalité, c’est que l’air pur et frais de l’été endort les néocampagnards peu après le coucher du soleil. Et on s’entend, on a beau être dehors, faire un feu tout en dormant n’est pas sécuritaire! La réalité, c’est les mouches noires et les moustiques. Ah bien sûr que le feu (sa fumée) les éloigne, et quand on campe on n’y voit pas de problème. Sauf que justement: on campe. Chez nous, c’est autre chose: la maison est là qui nous attend, avec ses moustiquaires et ses portes qui ferment, et sa protection contre les piqûres est un peu mieux garantie. Il y a aussi qu’un chien à nos pieds, la nuit dehors, ça voit et ça sent des bestioles dont nous n’avons pas conscience. Risquer un arrosage de mouffette, ça vous chante? La réalité, c’est aussi que les journées estivales sont bien remplies et se terminent dans une bonne fatigue bien valorisante mais peu incitative à la sortie pour cause de feu de camp souhaité.
Le bilan de notre premier été? L’Homme a fait quelques feux de boîtes et d’autres matériaux, de jour. De soir? On a fait environ trois feux, trois soirs d’une semaine pendant laquelle le Coco avait un ami ici (dire qu’il nous a fallu cinq nuits pour comprendre que les jeunes seraient plus heureux (et nous donc!) dans une tente dehors!) et pendant laquelle la soeur de l’Homme nous a visités. C’est donc dire que le rond de feu sert surtout… pour la visite! Les lampes à l’huile en bambou? Je les ai achetées au début de l’été, remplies, installées. On les a allumées… trois fois. Puis à l’automne, je les ai remisées. C’est tout. Rien de grave: une petite dépense de rien du tout, qu’on pourra mieux justifier l’an prochain. Ah oui, et le petit détail, la leçon qui ne veut pas rentrer, à savoir que tout, même le plaisir, requiert du temps et de l’énergie, deux ressources renouvelables mais facilement épuisables!