Attention: la campagnarde va faire une grande déclaration. Autant en ville je savais ce que je faisais, autant ici je me retrouve démunie. Ce n’est pas triste, mais c’est toute une aventure et tout un apprentissage. En ville, je pouvais tout trouver, me retrouver, je connaissais mes droits et mes devoirs, je savais où me plaindre, comment faire tout ce dont j’avais besoin ou qui appeler sinon, ou même comment trouver qui appeler si je ne savais pas. Ici? Je ne connais rien, je ne sais rien, je suis une imposteure, une impostrice, une impostitrice (imposteur n’a pas de pendant féminin, voyez-vous, et ça me dérmange). Un exemple, campagnarde, donne-nous un exemple! J’en ai des tonnes. Celui d’aujourd’hui concerne la substance préférée de tous, j’ai nommé… les matières fécales! Woupedidou qu’on s’amuse les cocos!
À quatre kilomètres du village (et pas un gros village), oubliez aqueduc et égoûts. Nous avons un puits, merci, et une fosse septique (changée il y a seulement quelques années par les anciens proprios, alléluia!). Bon. On connaît tous le mot, mais… kécéça? Faites comme moi et découvrez-le (enfin, je ne force personne, moi…). Alors bon, on voit bien les bouchons en béton, on sait donc où se trouve la fosse. Mais encore? Eh bien la chose ne fonctionne pas par magie. Faut la faire vider de temps à autre. Ah bon. Une chance qu’Internet est là pour moi, parce que je n’ai aucun souvenir (mais alors là, aucun!) de ce que ça soit fait chez nous quand j’étais petite. Alors… comment sait-on quand la faire vider, et par qui? C’est ici que, contre toute attente, le marketing s’est révlé un fidèle ami de la campagnarde. Eh oui: un bon matin est apparu dans notre boîte à lettres un petit papier imprimé nous annonçant la venue du camion qui règle tout dans notre région! Avions-nous besoin de faire vider la fosse? Nous ne pouvions pas le savoir (finalement on aurait pu attendre l’an prochain, mais ça aurait été prendre un risque, nous a-t-on dit ensuite), mais j’ai préféré passer l’hiver sans craindre de voir au printemps revenir une marée brune dont je connaîtrais la provenance initiale.
En parlant de la chose avec des amis installés dans le coin depuis beaucoup plus longtemps, j’ai appris qu’il faut précieusement conserver le reçu de la chose une fois la chose faite (pas de problème, je suis une archiveuse de reçus…). Pourquoi? Parce que certaines municipalités (la nôtre, je ne sais pas encore) ne demandent pas l’avis des gens et font vider toutes les fosses septiques à intervalle prédéterminé, et refilent la facture aux propriétaires par l’entremise du compte de taxes, et qu’à la réception dudit compte je dois m’assurer de ne pas payer deux fois. Bon à savoir! Quant à la fosse, sauf pépin (et je touche du bois les doigts croisés), on n’a plus à y repenser avant 2011. (En fait c’est faux, j’y pense souvent: chaque fois qu’un visiteur visite! Il faut s’assurer de dévier leurs réflexes de citadins locataires et mettre le holà à leurs envies (non, pas celles-là, quand même!) de flusher autre chose que du 100% organique.)
Maintenant, il reste à réaménager le pourtour des bouchons en béton: chez nous le gazon commençait à pousser par-dessus, et ça peut devenir un problème au moment d’ouvrir, et finir par casser le béton. Pour prévenir, suffit d’enlever le gazon autour et de creuser un peu, puis de remplir de gravier. C’est commencé.
>imposteur n’a pas de pendant féminin
Imposteure, qu’en penses-tu ? Certains diront que de toute façon l’imposture est impossible chez les femmes 😉
Si j’ai bien compris – j’ai tout lu Freud tu sais* – faut vider la «chose» à tous les deux ans ! Hum…
* Coluche
Si on dit que l’imposture est impossible au féminin, on rétorquera que l’hystérie n’est pas masculine. Et pourtant…! 😉
Ouep, aux deux ans. Du moins pour nous, car ça dépend de la taille et de l’utilisation (c’est pas une façon d’entrer dans les détails, là! Je veux simplement dire que des villégiateurs utilisant leur chalet deux jours par semaine… produisent moins!).