Je suis dans les catalogues de semences ces jours-ci. Je réfléchis aux potagers à venir. Qui seront pour trois, et non plus pour une famille nucléaire entière. J’ai déjà réservé mon panier hebdomadaire à nos artisans-maraîchers, qui me disent chaque automne que j’ai été leur meilleure cliente (non seulement je mange local et je vois du bon monde chaque semaine, mais je n’achète aucun légume à l’épicerie pendant presque six mois, et j’appelle ça «liberté»; je viens à peine de finir les choux de 2021!). Je sais que je ne pourrai pas résister aux tomates, dont je partirai sûrement trop de semis. Mais je vais viser les légumes qui se congèlent et ceux qu’on mange vraiment. Et me réessayer aux melons, puisqu’ils plaisent aux enfants. Je réfléchis à d’autres plants de petits fruits (le problème c’est qu’ensuite j’oublie de les protéger des oiseaux, alors on en profite peu, généralement!).
Ce matin j’ai planté un bulbe d’amaryllis. Et j’ai senti l’envie revenir, le désir. Je vais (donc) bientôt préparer l’espace des semis (faudrait que j’apprenne à zigonner les ballasts de mes lampes fluorescentes: j’en ai plusieurs à réparer, ça agrandirait mes possibilités) et semer des fleurs. Pour avoir de la vie (non féline, là! d’ailleurs les jeunes chats vont compliquer mes projets, c’est clair) à l’intérieur un peu, et me recentrer là-dessus. D’ailleurs, puisqu’au fond je n’aurai pas besoin de tant de légumes que ça l’été prochain (et je vais abandonner ce qui se fait systématiquement détruire, comme les cerises de terre et les tomatilles qu’affectionnent les doryphores chez moi), je jongle avec l’idée de faire pousser beaucoup de fleurs à la place. Pour des bouquets peut-être (n’oublions pas les chats, ça ne sera peut-être pas possible en réalité), mais je pense surtout à juste… les avoir. Les regarder, me promener entre elles (je rêve depuis longtemps d’un labyrinthe de méditation, mais je peux avoir un trajet moins structuré et plus fleuri), les sentir, les photographier: en profiter. Eh oui, je vais citer Rostand: c’est bien plus beau lorsque c’est inutile. (Évidemment, point de vue pollinisateur, rien n’est inutile; et puis ça me fera du foin pour les poules à l’automne…)