Cette année, ça a été un peu le monde à l’envers par rapport aux deux années précédentes. La première année, j’avais improvisé et acheté mes plants en jardinerie. L’an passé, j’avais fait mes semis mais j’avais fini par peu m’en occuper. Ce printemps, les semis ont eu une vie beaucoup plus soignée. Mais voilà qu’après un hiver qui n’en finissait plus et une période plus que pluvieuse, le printemps nous est tombé dessus sans crier gare, au moment même où mes semis étaient manifestement prêts à prendre racine dans un sol plus vaste. Ma mère à Montréal me parlait de ses haricots qui poussaient et je regardais le potager un peu découragée: comment faire patienter mes pauvres plantes jusqu’au début juin? Début juin… pour éviter les risques de gel au sol ici. Il y a deux ans, bien des gens ont perdu leurs plants pour les avoir plantés en mai (moi j’arrivais alors mon retard a été une chance!). Cette année, oui, tout semblait bien beau, bien chaud, mais sait-on jamais… j’hésitais. Le copain fermier me disait qu’avec la pluie, tout sur sa ferme avait pris un bon mois de retard. Fin mai, il n’avait pas tout semé. Et mon potager, lui ai-je demandé… tu crois que…? Pas fou, le copain fermier: il a répondu que les plus âgés, au village, avaient déjà planté, et qu’à eux on pouvait se fier!
J’ai donc profité d’une journée de la fin mai dont les conditions étaient parfaites… pour moi (un peu moins pour les plantes, mais bon…). Grand vent (lire: pas de mouches [les moustiques n’étaient pas encore sortis]) et nuages. Et hop les jolies, on s’en va dans un lit! J’en profite pour vous informer que si tout n’est pas réglé au plan logistique dans le potager, les lits de culture se sont révélés extrêmement efficaces. Le sol qu’ils contiennent garde bien son humidité, il est tres meuble et vraiment rempli de vers de terre: parfait! En deux séances, moins de deux heures en tout, j’avais transféré tout ce que je pouvais (révélant évidemment du même coup que j’aurais besoin de trouver d’autres espaces (et de plus de paillis), mais ça c’est une autre histoire) et j’étais pas mal fière de moi (d’autant plus que ça libérait mon weekend d’avoir déjà fait tout ça). Tomates (trop, encore…), courges, concombres, courgettes, oignons, fines herbes, tout était prêt.
Or… quarante-huit heures plus tard on annonçait un risque de gel au sol pour plusieurs régions, dont Lanaudière et la Mauricie au grand complet. Misère. Que faire? Je connaissais le truc de l’arrosage continu, mais c’est impossible ici pour le moment et j’avais peur pour mes tomates, que j’ai planté en les couchant pour qu’elles produisent mille racines. Je connais le truc des couvertures, mais je n’en ai pas de vieilles, du moins pas assez pour couvrir tous les lits et les barils. J’ai trouvé mon truc ici: on peut aussi, pour protéger les plants du gel, les couvrir de boîtes de carton (et de pots [ou de bûches, ça c’est le truc de l’Homme!] pour empêcher les boîtes de s’envoler!). Quand j’ai eu fini, il faisait vraiment frisquet.
Le lendemain matin, j’ai enlevé les boîtes. Aucun dommage. Oui… mais pas de gel non plus, finalement. Je ne peux donc pas confirmer que ça a fonctionné vraiment. Ce que je me demande encore, c’est si mes lits protègent un peu mes plants du gel au sol. Après tout, ils ne sont pas au niveau du sol… J’ignore si ça fait une différence (et si oui, de combien). Pour le moment, le potager semble à l’abri des risques de gel. Maintenant il faut s’attaquer au manque de pluie!
ici aussi on regarde ce que font les vieux du coin 😉
Et c’est vraiment une bonne idée! C’est juste qu’étant loin de mes voisins… je sais pas ce qu’ils font! (Même si eux savent ce que je fais: mystère et boule de gomme!)
J’ai été moins téméraire que toi et j’ai attendu au 7 juin avant de tout planter.J’ai fait ça sous une petite pluie tiède et avec mon casque anti-maringouins et mouches noires.Pour ne pas avoir le filet directement dans la face j’avais mis mon chapeau de paille en-dessous du dit casque.Tu aurais dû me voir l’allure après quelques heures.Les bords de mon chapeau me pendouillaient devant les yeux.C’était d’un chic fou!!!
Moi aussi j’ai 6 lits de culture et je prévois en refaire 2 autres l’an prochain.C’est tellement facile à désherber!
Pour le chic, on repassera ici aussi! Je me promène partout avec mon filet! Et si je jardine, hop, les gants et les pantalons légers dans les chuassettes! (Je réussis à me faire piquer quand même, mais moins. Ça va passer, mais là c’est vraiment le pire, avec à la fois les mouches noires et les maringouins en force!)
J’ai un livre américain sur le « square foot gardening » qui préconise cette méthode de plate-bandes surélevées, et on y recommande de se faire des cages de broche à poule sur cadre de bois pour y fixer ce qu’on veut, dont des couvertures, pour protéger les plants de tout allant des insectes, du soleil (pour les laitues en plein été) et du gel. J’imagine donc que les lits surélevés tels quels ne protègent pas vraiment du gel. Mais je ne peux pas parler d’expérience, mon jardin surélevé est encore en construction… Je verrai bien à l’automne pour mes légumes tardifs!
Intéressant! (Mais l’image qui me vient en tête est affreuse: faudra que je la retravaille!)
Elles seraient amovibles, ces cages? (Mes lits font 4 pieds sur 6, et atteindre le milieu devient plus compliqué avec la croissace… or, y a aussi la bédaine qui croît et complique l’accès!)
Oui oui, amovibles facilement selon les photos du livre! L’auteur (Mel Bartholomew) est un fan de plate-bandes carrées de 4 pi (il est vraiment « square » dans son square foot gardening!) et il recommande de faire un cadre carré de 4 pi avec des 1×2 et d’y brocher ou fixer avec des « tie-wrap » de la broche à poule pliée pour faire une cage allant jusqu’à 18 po de haut au besoin. 4pi par 6pi devrait donc être très faisable! Mes bandes de jardin à moi feront 8×4 et j’ai acheté de quoi me faire une cage de cette dimension pour essayer. Le poids ne me fait pas peur, mais le format un peu quand même… huit pieds de long, je ne sais pas si ça sera assez maniable pour être pratique! Si c’est trop gros, je scierai mes planches et je me ferai deux cages de 4×4.
Je prends certaines recommandations de Bartholomew avec un grain de sel, mais il a quand même plusieurs bonnes idées, d’ailleurs mon auteur préféré en matière de jardinage, Larry Hodgson, s’inspire en partie de ce gars-la dans ses idées sur le potager!
Larry Hogson est aussi mon favori!
Côté jardinage en lits surélevés, je pense que je perds encore de l’espace, mais j’apprends. L’an prochain, attention! 🙂
À l’automne, les cages restent sur les lits, ou il faut les remiser? (J’essaie d’éviter de multiplier ce qu’on a à remiser. On a l’air d’avoir de la place, mais qui dit place dit fouillis et accumulation inutile… déjà que j’ai mis pas mal de temps à démêler une partie seulement du contenu de l’atelier, sans en faire un espace vraiment utilisable… ouf…!)
Je pense que Bartholomew les remise et en plus, lui s’en fait de différentes hauteurs (6, 12 et 18 po). Moi, par contre, je ne veux que la plus haute et elle passera l’hiver dehors, parce que comme toi, je veux minimiser les cossins à remiser! En plus, j’ose espérer que ça aidera à éviter que les enfants (et les grands) passent dans le jardin en jouant dans la neige, puisqu’on doit éviter autant que possible d’en compacter le sol. Reste à voir si ça va fonctionner en pratique…
Ici l’hiver passé on voyait encore les lits pendant la majeure partie de l’hiver. Je veux dire qu’on voyait les bosses qu’ils créaient sous la neige! Ils étaient donc en sûreté.
Et vraiment, le fait de ne pas marcher sur la terre (dégelée, du moins!) du potager fait une grosse différence, je trouve! Avant la plantation, ma mère m’a aidé avec le désherbage, et elle n’en revenait pas: mon sol est riche et meuble, aéré: parfait.
Franchement, mon seul mérite c’est d’avoir voulu les lits! Le reste du boulot est fait par eux… et par les vers de terre et fourmis qui ont vite investi ces blocs de bonne terre pour y créer des tunnels bénéfiques!