En 2009 j’étais fâchée contre la vesce jargeau. C’était… ignorant. Je me créais du boulot en l’arrachant systématiquement. Maintenant? Je procède autrement. Avec l’oxalis, je la laisse pousser au potager (cibler l’arrachage d’herbes indésirables au lieu de viser un potager à l’allure «parfaite», c’est gagner du temps et faire preuve de plus de sagesse, voilà ma conclusion après 7 années au potager! De toute façon l’allure stérile [oui, stérile: un ordre artificiel qui ne respecte pas les besoins de la nature, qui lutte contre elle, pour moi c’est stérile!] des photos de magazine, très peu pour moi!). Quand elle rend mes légumes invisibles, je l’arrache, et je la dépose au sol comme paillis. Elle sèche au soleil et forme un bon paillis 100% gratuit. Et je mange ses fleurs aussi parfois. Pourquoi pas.
On la dit envahissante. Oui, elle est prolifique. Et c’est une légumineuse. Et ça, ça veut dire qu’elle emmagasine l’azote de l’air et le fixe dans ses racines. Où ça précisément? Dans les nodosités (ou renflements) de ses racines; vous les voyez sur la photo, au centre. Alors mon ex-ennemie, au fond, aide les autres plantes du potager à trouver, à même leur sol, plus d’azote (et ça, ça veut dire moins d’engrais requis: l’azote, c’est le N du fameux NPK des engrais. N pour nitrogen!). Et quand je l’arrache, la vesce jargeau? Pas de souci: elle repousse aussitôt, car je n’ai aucune chance, en tirant dessus, de sortir du sol l’ensemble de son réseau racinaire bien ramifié.
C’est drôle comme on est passé par les mêmes étapes et qu’on s’est dit la même chose pour la vesce jargeau à une ou 2 ans d’intervale! En plus de celle que tu illustres ici, j’en ai une autre la « vesce couronne » (traduction douteuse de « crown vetch » ) qui est plus présente chez moi.
Dans presque le même ordre d’idée, j’ai volontairement disperser des graines de luzerne dans mes allées sur le bord de mes buttes de potager. Ça aussi ça fixe l’azote. Quand elle vient trop haute (mais qui n’a rien à voir avec l’envahissement de la vesce), je l’arrache et m’en sert de paillis ou j’en donne aux volatiles.
Crown vetch, coronille bigarrée.
En fait pour ça on a dû être coordonnées: ça fait au moins 2 ans que je la laisse aller. J’apprends à ma fille quelle fleurs elle peut manger, alors aussi bien les laisser vivre pour qu’elle les reconnaisse bien! (Elle préfère les violas!)
La luzerne, c’est si joli en plus! Ici les allées sont envahies de fraises sauvages (hon! terrible! hahaha!) et de pissenlits (m’en fiche: quand je les arrache ceux-là c’est pour faire un thé et redonner leurs nutriments aux plantes. Coudonc, tu m’inspires de futurs billets!)
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