L’an passé je vous parlais des mots accumulés et apprivoisés par ma fille pendant l’année. Cette année, elle a eu deux ans à l’automne, et ça a été le tour des phrases de plus en plus complètes, des sons qui se précisent (voici le rrrrr qui fait son apparition), de la grammaire qui devient jeu et… surprise, de l’anglais. (Rappel: je suis traductrice et mon Homme est anglophone; nous vivons en utilisant deux langues, nous, et faut pas croire que je pousse ma fille pour en faire je ne sais quoi ou faciliter sa capacité à trouver un emploi plus tard (!) — son bilinguisme correspond à notre réalité, et je ne crois pas qu’il soit autrement nécessaire. Je dis juste ça pour que personne ne se mette à penser que je suis supermaman qui pousse sa progéniture à performer; si elle « performe », ma fille, c’est selon ses désirs, point.) Car si ma fille a prouvé à maintes reprises qu’elle comprenait tout en anglais, elle le parlait fort peu. Depuis l’automne, revirement de situation: la puce peut se promener tout bonnement dans la maison en chantonnant one two three four five six seven eight nine ten! On lui présente différents médias, des livres aux films (merci d’exister, Pixar, In the Night Garden et Sesame Street, parce que moi, les princesses, ça m’écoeure — et encore, je reste polie!), en anglais comme en français (essayez pas de lui passer Talibane (euh… Charlie Brown) si elle veut Passe-Partout!), mais récemment l’anglais a vraiment percé dans les choix qu’elle fait. Je suis devenue, souvent et même en pleine conversation en français… Mum! (Voire mum-mum-mum-mum-mum-mum!)
Les chansons, elle adore. Écoutez bien et vous l’entendrez en commencer: J’ai tant dansé j’ai tant sauté (dansons ma bergère au gué…), Passe-Montagne aime les papillons…, Mon merle a perdu son bec… elle en connaît beaucoup et peut en chanter seule de bons bouts (parfois avec la mélodie, parfois à côté). Parfois elle les déforme un peu pour que les paroles aient un sens pour elle (dans la berceuse de Perlin, elle pense que le jour et la nuit font le tour de la… courge. Parce qu’on n’a pas une cour mais un terrain: elle a remplcé par un concept qui fait partie de sa réalité! Et dans la berceuse créole, ma fille pense que c’est grand-maman qui va manger, car les crabes, c’est quand même un concept flou en Mauricie!) J’avais d’ailleurs oublié que moi aussi, enfant, j’adorais les chansons et comptines. Je ne me souviens pas, cependant, avoir demandé qu’on me chante à répétition l’alphabet en français et en anglais au moment du coucher, comme le fait ma fille (et elle en chante des bouts!)!
Les concepts qu’elle absorbe, c’est fou (ben non, mais ça m’épate). Elle dit M’en vais faire de l’étiquation, je vais mettre une bombe sur ma tête! (Oui, en équitation, le chapeau s’appelle une bombe, c’est sa mère qui lui a dit!). Sa volonté se précise: après avoir demandé que je remplisse à nouveau son verre de kombucha récemment, elle a changé d’idée: Non ferme ça, met dans frigérateur, j’en veux pu. Et elle tient à connaître les bons termes pour chaque chose: Comment ça s’appelle ça? Je veux les poupées yusses.
La phrase que je préfère entre toutes et que j’ai eu la chance d’entendre souvent cette année? Je t’aime maman. Ça, ça va droit au coeur et ça reste bien fiché comme une flèche en plein centre d’une cible.
Ahhhhh ! Cette » Sweet » Clémentine….
Merci ! Très beau texte. J’avais hâte d’avoir des nouvelles de votre » petite vite so quick « . C’est si et tellement agréable d’écouter un enfant chanter. Ça vous refait une monde ces petites grenouilles au caramel là !
Ah ça, pour être refait, mon monde, il l’est!
Le jour de la publication de ce billet, j’ai eu droit à mes premiers « love you mum »! J’en reviens pas. Je suis encore la seule à qui elle dit spontanément « je t’aime », mais elle (me) le dit souvent! Un rayon de soleil chaque fois!