Grandes oreilles agiles, grandes pattes parfaites pour de bon bonds, pelage d’été brun (qui sera blanc en hiver): pas de doute, celui qui ose traverser le chemin à toute vitesse devant mon chien, c’est le lièvre d’Amérique (snowshoe hare, Lepus americanus). Deux représentants de l’espèce ont aussi gambadé autour de chez nous un matin récent. Le potager ne les a pas intéressés (ouf: ce sont donc des amis!), mais c’est que, justement, il s’agissait de lièvres véritables, pas de lapins tirés de contes pour enfants!
L’été et l’automne, il glane ici et là des petits fruits mais la plus grande partie de son régime est constituée d’herbes, de plantes vertes comme le trèfle, les graminées, les fougères et les feuilles du saule, du bouleau, du tremble et autres. L’hiver, il doit modifier ses choix de nourriture. Il mange alors les bourgeons, les tiges et l’écorce du noisetier, du tremble, du bouleau blanc, de l’érable, du cèdre, du mélèze, du pin gris, souvent en se dressant sur ses pattes arrières pour atteindre plus facilement les branches inférieures. (Source)
Le lièvre d’Amérique se nourrit d’une variété d’espèces de plantes herbacées au cours de l’été, notamment de vesces, de fraises, d’épilobes, de lupins, de campanules et de certaines herbes (Source).
Ça tombe drôlement bien: on a ici sur le terrain (et pas au potager!)… trèfle, graminées, fougères, vesces, fraises, lupins, campanules, alouette!
Il y a un lièvre en particulier (celui de la photo, qui traverse le chemin et fait capoter mon chien, qui n’a pourtant aucune chance de l’attraper mais voudrait bien essayer) que je vois souvent. C’est que je sais où regarder, car il est souvent au même endroit. J’en déduis… qu’il vit là!
Durant l’été, le lièvre se met à l’abri en des endroits rudimentaires; sous un amas de branches, près d’une grosse roche, dans le creux d’une souche, sous les branches basses d’un conifère ou au pied d’un arbuste branchu. L’hiver, ses cachettes sont tout aussi rudimentaires; il lui arrive même de creuser quelques courts tunnels dans la neige. Animal sédentaire, plutôt solitaire et timide, le lièvre n’en demeure pas moins méfiant. Cependant, face à un danger imminent, son premier réflexe sera de demeurer parfaitement immobile pour se confondre avec son environnement. Se sentant repéré, il détale en mode haute vitesse en bondissant et en zigzaguant pour distancer et dérouter son poursuivant. Il peut atteindre alors des vitesses de 50 km/h et faire des bonds de plus de 3 mètres. Sur courte distance, certains le considèrent comme l’un des mammifères les plus rapides en Amérique. S’il est capturé par un prédateur, il lance alors des cris plaintifs qui ressemblent à ceux d’un bébé. (Même source)
Si quelqu’un voyait passer un lièvre ici et disait tiens, un lapin!, je me dirais tiens… un citadin! Comme j’ai été élevée en campagne et qu’on a eu des lapins (du type qui vit dans un clapier, qui se colle contre les autres, qui a de plus petites oreilles, etc.), je n’ai jamais eu de difficulté à distinguer les deux. Même que j’ai été vraiment surprise, en camping dans le sud de l’Ontario il y a plusieurs années, de voir en liberté gambader de vrais de vrais lapins! (De petites boules de poil qu’on a envie de flatter, alors que le lièvre m’apparaît comme clairement plus sauivage!) Par contre je ne mange ni de l’un ni de l’autre. Pas de lapin parce que justement, on en a eu chez nous. Pas de lièvre parce que leur chasse au collet (par des étrangers, et parfois sur notre terrain!) a causé dans mon enfance la perte de plusieurs de nos chats (et j’ai pas de pardon pour ça). N’empêche que dans la forêt boréale, le lièvre est une proie essentielle, qui contribue à la diversité (Source, où vous trouverez aussi ses empreintes — qui sont probablement les plus faciles à repérer de toutes l’hiver sur la neige).
En avions vu ici aussi… mais pas cette année. Vu surtout les 2 premières années. Maintenant, il arrive de voir très à l’occasion des traces sur la neige.
Ça me surprend, avec le sous-bois que tu as! (Beaucoup de lynx dans ton coin?)
Celui sur la photo vit sur le terrain où j’ai grandi, dans ce qui était un champ… mais le champ n’a pas été entretenu par les différents propriétaires après nous (je trouve ça désespérant: pour avoir conduit, enfant, le gros tracteur pour retirer des souches, je sais le travail que ça représenterait maintenant, remettre ça à l’étant de champ!). Il est donc couvert de bosquets de bouleaux et d’arbustes, et le lièvre y semble être bien. En hiver je vois des traces à de très nombreux endroits (mais voilà: promener le chien chaque matin, c’est en voir, du paysage! Ça met les chances d’observation de mon côté!)
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