Oui, je sais, le coloriage pour adulte est à la mode depuis quelques années, et y a bien des gens que ça fait rire, qui se moquent des autres (ben bravo, vous vous êtes moqués; est-ce que vous en avez tiré un bénéfice quelconque? Ben voilà. Merci de ravaler votre fiel pour aller le cracher plus loin; les moqueries mesquines, j’en ai eu ma dose, ça fait longtemps). Sauf que la mode, c’est quelque chose que j’apprends en retard, à la traîne, parce que je m’en contrefiche plutôt absolument, merci, et/ou que je n’ai pas ce qu’il faut pour y voir un quelconque intérêt (on le dirait).
N’empêche qu’il y a longtemps que je colore des mandalas de temps en temps. Maintenant, c’est facile, on en trouve plein en ligne (super!); y a près de 20 ans, c’était plus difficile, mais ça se trouvait. Je nous en avais imprimé pour en faire des cahiers personnalisés.
J’ai eu l’air bien étrange un Noël de jadis de débarquer chez le beau-frère et la belle-soeur – enseignants! – avec mes crayons de couleur! Ah, mais la belle-soeur a été intriguée et a fini par en colorier un en entier, que j’ai encore dans un cahier. Et elle a adoré. Et elle a compris que pour elle, pour sa classe, ça pouvait être un outil.
Ça a l’air de rien. Sauf que colorier devient vite une méditation. Une manière de créer de la beauté sans risque, sans jugement, pour… rien (tout le monde avec Rostand: C’est bien plus beau lorsque c’est inutile!). Pour la chose en soi. Ça calme l’esprit. Ou les mains, quand il le faut. J’en profite ces temps-ci (on nous a donné un paquet de mandalas photocopiés et je les laisse volontairement traîner), quand ma puce fait ses travaux scolaires mais que je dois rester à côté, puisque sur la table traînent toujours des pots remplis de marqueurs et de crayons de couleur.
En même temps, ma patience et mon application, même passagères, servent d’exemple. Pas besoin de demander qu’un mandala soit colorié (pour le calme que ça apporterait parfois dans la maisonnée): c’est comme pour tout le reste avec les enfants (c’est simple, mais parfois chiant!), il vaut mieux donner l’exemple en silence que d’exiger. C’est presque magique.
(Et aussi? Je me rends compte que j’aurais voulu beaucoup plus de crayons feutres quand j’étais petite! Je me rattrape. Y a peu d’effort là, mais beaucoup de plaisir et plein de petites doses de sérénité.)
Quand ma petite-fille insistait pour ne regarder que la télé,je ne disais rien et je m’installais à la table avec des cahiers et des crayons à colorier. Au bout de 2-3 minutes elle lâchait l’écran et venait me retrouver.
Voilà! 🙂 Fiston, par contre, ne veut rien savoir des crayons. Mais laisse traîner une petite voiture ou 6 et il ne regarde plus l’écran non plus. héhéhé…