Je vous écoute et je vous lis encore, vous autres citadins. Vous vous plaignez. Beaucoup. Fapabo. Pleutrop. Pasdété. Oh que vous chiâlez. À vous écouter, on croirait que la météo devrait vous servir, vous être souriante et clémente. Hé! Oh! Les cocos? La météo, c’est pas pour vous! Le climat, vous vivez dedans, il ne se pliera jamais à vos intentions quant aux terrasses et aux plages! On s’y plie! Quel concept!
On a eu ici de nombreuses journées chaudes, et de nombreuses journées fraîches. De la pluie presque chaque jour. Ouin, pis? Mes plantes en ont besoin, elles sont heureuses de se faire arroser, fortes de devoir résister aux vents, pas brûlées le moindrement: elles font leur photosynthèse même sous les nuages (ça vous tenterait pas de les imiter?). Comme me l’a dit ce matin un fermier qui a déjà été mon petit frère (ça semble plus compliqué que ce ne l’est, mais il reste que tout jeune qu’il soit il possède la sagesse éternelle du fermier), on prend ce qui passe. Ça vous donne quoi, de vous plaindre? Z’avez pas pensé à… vous adapter, tout simplement? Ou, chose impensable, à ne pas changer vos plans en fonction de la météo? Je jardine sous la pluie, je cueille des fraises sous la pluie, je promène mon chien sous la pluie. Je survis! La Nature fait les choses à sa façon, et je ne comprends pas ce besoin ou cette envie de s’en plaindre. Bâtissez-vous donc une planète artificielle si vous en rêvez tant que ça! La Terre, moi, me convient, et je comprends que je ne suis qu’une passagère très passagère à sa surface. (Je n’ai pas non plus de problème à accepter que je ne suis qu’un mammifère femelle, et ça, j’y reviendrai, et vous verrez que ça ne cadre pas trop avec la plupart de vos façons de voir les choses!)
Il y a quelques années, j’ai pris la résolution de ne plus me plaindre de la météo (l’exception? L’humidité estivale à Montréal, qui n’a pas grand chose à voir avec le climat et beaucoup avec le béton! C’est de la ville que je me plaignais!). Non mais… me semblait tout simplement que ça n’ajoutait rien à ma vie. Vraiment rien. Et que ça ne changeait rien non plus. (Hein, je suis capable de voir les évidences là où elles sont, quel talent!) Depuis que je suis installée à la campagne, ça va plus loin. Chaud, froid, sec, humide, orages, rosée ou pas, brouillard ou pas, ici, ça change la vie et ça évite la monotonie. C’est… un peu la vie, non? Et à la fin ça m’exaspère de vous entendre vous plaindre: vous vous désolez de ne pas pouvoir regarder le temps passer assis sur une terrasse bétonnée, vous n’avez aucune pensée pour la vie végétale qui pourtant vous nourrit (mais une fois surenveloppée et mise en tablette, c’est vrai qu’on oublie sa provenance). Votre vie est-elle donc si facile que vous devez vous plaindre de ce que vous ne pouvez pas changer? Allons donc! Ah, mais c’est que vous avez l’hiver en grippe, et que notre été si court, vous voulez en profiter (je ne vois toujours pas ce qui vous en empêche…). Ouin. Je vois. Vous avez effectivement un problème. Un autre que je ne comprends pas! L’hiver? J’adore. Tout ce climat fait partie de moi (pourquoi pas de vous, voilà ce qui me laisse perplexe! Z’êtes au courant, hein, qu’il existe tout plein d’autres endroits où vous pourriez être plus à votre aise?). J’ai l’eau du fleuve dans les veine et le frimas tatoué au coeur. C’est une question d’amour: j’aime la terre et la Terre où je vis, et quand on aime, on ne juge pas, on accepte, on enlace tout entier. Pour moi, être Québécoise, c’est nager dans l’eau salée à Natashquan (premièrement non, elle n’est pas si froide, et deuxièmement, revenez-en, on est au Québec, il faut aimer l’eau frette! Dans une piscine, moi je me sens comme une carotte dans la soupe! Là-bas je touche du bout des doigts à l’immensité.), chausser mes raquettes pour faire le tour d’une maison dont on rêve, grelotter de la différence de température entre la rive et le milieu de la rivière Gatineau, cueillir des bleuets sous la pluie d’août… vous voyez comme le climat est présent partout. Je l’aime, ce climat, bon! Je ne vous en veux pas pour autant, citadins. Faites-moi simplement plaisir: une fois sur deux, ravalez votre plainte inutile. Et allez donc sauter dans une flaque d’eau de temps en temps, ça fait autant de bien que de se réchauffer dans un rayon de soleil!
I wish water access was a bit easier in Montreal and surroundings. There is plenty of it, but you have to pay or its private property. Beaches should be free.
Entièrement d’accord! Montréal est très mal conçue… pour en sortir ou pour y avoir accès au fleuve.
Got access to a private lake near here… just drop by! (If you’re interested, an invitation with directions will be in your inbox!)
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