Quand ma fille s’en venait, quand on ne savait même pas qu’elle serait une fille, quand j’avais le temps de penser à plein de choses sans interruption, j’ai fait comme pratiquement toutes les futures mamans, en tentant de tout anticiper, jusqu’aux détails. J’avais des souvenirs de gardiennage de bébés qui tiraient les boucles d’oreilles… et j’ai de nombreuses boucles d’oreilles permanentes (je ne les enlève jamais, et je n’ai pas l’outil pour le faire facilement, ni l’intérêt!). J’ai enlevé mes plus grosses, celles de mes trous étirés, celles en forme de fer à cheval (disons). Et j’ai mis ces genres de bouchons concaves, en acrylique, qui étaient bleus à l’époque, je le jure!
Et effectivement, sans prise, mes bébés n’ont jamais tiré sur mes oreilles. Sur les lacets de mes capuchons oui, sur mes lunettes terriblement, mais pas sur mes oreilles. Et sept ans ont passé. Et quand j’ai voulu enlever mes trucs en acrylique, eh ben… c’était impossible. Le trou s’était juste assez refermé dessus pour que leur extrémités plus larges ne passent plus. Un ami tatoueur-anciennement-perceur (si vous cliquez sur le lien, vous en avez pour des heures!) m’a recommandé de jouer avec, d’étirer mes lobes dans la douche, sous l’eau chaude, avec du savon… Ça aurait peut-être pu fonctionner, mais moi, une douche, c’est cinq minutes, pas de niaisage.
Mon Homme a offert de les couper au coupe-boulon, ce que notre ami ne recommandait pas. Ce qui me faisait peur, heille! Jusqu’à ce que je me tanne… après des semaines de tergiversations (des semaines avec le coupe-boulon qui traîne sur mon ilôt de cuisine, aussi!). Quand je me suis décidée, ça a été réglé… en 4 secondes et demi (trame sonore: clac! clac! fini!). Moins d’une minute plus tard, je glissais mes anciens bijoux en place et je me retrouvais.
Je vous raconte cette anecdote parce qu’elle est devenue un symbole pour moi – et de ce symbole je veux tirer une leçon que je ne veux pas oublier trop souvent ni trop longtemps. Des idées pour régler des problèmes (même imaginés et potentiels), j’en ai. Souvent, j’agis. Et parfois ça crée, avec le temps, d’autres circonstances non voulues (quoi, les choses changent? Oh les vilaines!). C’est normal… mais c’est là que je dois redémarrer le cycle, et trouver une solution, agir, etc., et non pas tomber dans la paralysie, la peur, le découragement, l’apathie. Les choses sont rarement aussi effrayantes que ce que je peux imaginer. Les choses sont rarement aussi effrayantes que ce que je peux imaginer. Les choses sont rarement aussi effrayantes que ce que je peux imaginer!