Qu’avez-vous fait sur votre terrain pour le préparer à la venue de l’hiver? Moi? Rien! Bon, bon: les quelques bancs et fauteuils, la table, le barbecue et le panier de basket sont retournés dans l’atelier ou la grange (le même bâtiment mais divisé en deux et… ici, on se comprend!) et les tambours et l’abri d’auto ont repris du service. Ah oui: j’ai planté quelques bulbes et de l’ail (un autre bulbe, oui…). Repiqué en pleine terre quelques vivaces semées en pot pour l’été (in extremis, mais je l’ai fait). C’est pas mal tout… et c’est non seulement suffisant: c’est un choix conscient, que je crois férocement plus intelligent (hé!).
Encore une leçon de Larry Hodgson, gourou des jardiniers paresseux? Oui, entre autres. C’est la suite logique de ce qu’on fait l’été, remarquez, car chez nous, le gazon est de moins en moins souvent tondu. Tout l’été nous avons plutôt eu, au lieu d’une pelouse verte, une prairie sauvage aux cent couleurs fleuries. Ah c’est moins propre, oui. Propre! Comme si la nature était propre ou avait pour objectif de l’être! Voyons donc! Promenons-nous dans le bois, pendant que le loup y est pas et… ouvrons les yeux! Une forêt en santé, ce n’est pas un endroit ordonné et organisé selon des critères humains: c’est un écosystème complexe qui prend des allures de fouillis et où, devinez un peu… personne ne fait le ménage (ni à l’automne ni ai printemps, holà!). Vous pensez que je déchanterai au printemps devant tout le travail à faire? Détrompez-vous. La très grande majorité des tiges que j’ai laissées en place, bien droites et solides à l’automne, ont ployé sous la pluie ou la neige et seront déjà, la neige fondue, en bonne voie d’accomplir leur destin naturel: devenir le paillis qui protège l’avenir de la même plante (non mais mère Nature a parfois de bonnes idées…) ou d’une autre, dans le cas des annuelles. Paillis invisible ou presque d’ailleurs, car se rapprochant de la couleur de la terre qu’il va enrichir en lui redonnant… quoi donc? précisément les éléments gobés pendant la croissance. Et si on redonne au sol ce qu’on lui a pris sans le détruire en le retournant… il n’a rien perdu, au contraire! Ma paresse permet aussi à plusieurs plantes de se ressemer librement, au moment qui leur convient. Elles ont gardé leurs semences? Parfait: ça fera des réserves pour les oiseaux! Au début de l’hiver, quand ils trouvent encore plusieurs sources de nourriture, les oiseaux n’ont que faire de ces tiges, mais à mesure qu’elles disparaissent sous la neige et qu’il fait plus froid, on en voit de plus en plus, de ces oiseaux, perchés sur une tige d’échinacée, de tournesol, de rudbeckie ou de chicorée (contrairement à ce que dit mon gourou, par contre, c’est loin d’être suffisant: dès début février, ici, la neige avait tout recouvert, ne laissant que quelques tournesols, et je sais d’expérience que nous avons plus de neige que la moyenne* et la gardons plus longtemps). Et puis ces tiges et ces feuilles que certains suppriment dans leur désir d’esthétisme, elles ont plusieurs raisons d’être: elles protègent les plantes du gel et abritent les insectes bénéfiques (qui, devinez quoi… ont cette fichue habitude de se reproduire moins rapidement que les insectes ravageurs… ça vous fait penser comme moi à notre propre espèce? héhé…)
À l’automne, je ne ramasse pas une feuille, si ce n’est comme souvenir, mais là, c’est une question de terrain: le nôtre compte peu de feuillus, et on laisse ces feuilles-là voleter là où elles le souhaitent. Si l’objectif était une belle pelouse, on suivrait les conseils de m’sieur Hodgson et on ferait du paillis en déchiquetant nos feuilles. Pour un petit érable, quelques lilas et un chêne en bordure de champ et d’étang… ça ne vaut pas cette peine. Protéger arbres et arbustes pour l’hiver? Pourquoi faire? Même mes rosiers doivent se débrouiller! S’ils périssent, c’est qu’ils n’avaient pas élu domicile au bon endroit (ma faute, aussi j’en tirerai une leçon). L’an passé le rhododendron n’a produit que trois ou quatre fleurs (une l’année d’avant!). En ce moment il est couvert de bourgeons, et sans protection. On verra le résultat, mais ça ne m’inquiète pas. Fabriquer ces protections, acheter leurs matériaux, les poser, les ôter, les entreposer… ouf. À quoi bon? Je ne vis pas dans un jardin de collection, mais sur un terrain bien intégré à la nature sauvage (une réserve!) qui l’entoure. Si une plante ne peut pas résister au climat d’ici… je ne perdrai pas d’énergie à tenter de la convaincre de le faire.
Y a des gens qui ont des plantes à entrer dans la maison pour l’hiver. Pas moi. Le risque de faire entrer avec elles des insectes ou des maladies est trop grand (et mon désir de bien les nettoyer avec leurs contenants et d’en changer la terre est, soyons francs… inexistant!) et les chats sont beaucoup trop intéressés par la botanique (et la géologie). Y a des gens qui ont des bulbes à déterrer et à entreposer à l’abri du gel. L’idée me semble cauchemardesque! Faudrait… faudrait qu’on me paye. Même me faire don des bulbes ne suffirait pas: j’aurais vraiment besoin d’être payée (et cher!) pour me donner tout ce trouble! Y a des gens qui ont des haies à tailler. Moi je le faisais chez ma mère jadis (!), mais ici j’ai la chance d’avoir une haie (mettons…) naturelle, en arbres et arbustes entremêlés.
À l’automne, les récoltes du potager suffisent amplement à m’occuper (et c’est pas tout, hein, ensuite faut les conserver!). Mais si jamais je vous ai convaincu, vous qui faisiez annuellement un ménage acharné, à plutôt vous ménager, mais que vous ne savez que faire de toute cette énergie épargnée… eh bien j’aurais de quoi vous tenir occupés, hein… faut pas se gêner: si y a des volontaires pour une corvée, je saurai bien trouver quelques (douzaines d’) activités!
*Quand je dis qu’il y avait plus de neige quand j’étais petite, je regrette: j’ai raison. Et j’ai non pas des souvenirs, mais des photos pour le prouver! Sauf que quand je dis PLUS de neige, je veux dire que je n’en n’ai vu ailleurs depuis. Ici, de la neige, il en tombe pour vrai, et il en reste pour vrai. Un jour je coincerai un climatologue ou un météorologue dans un coin et le forcerai de m’expliquer, carte topographique en main, exactement pourquoi on a ici un micro-climat, et ça fera un très bon billet, beaucoup plus convaincant que mon ben j’vous l’dis faque croyez-moi donc.
Alléluia 😀
Hahahaha! 🙂
hihi!
Moi là là, je suis mon ménage de…
toutou en peluche! Mon plus vieux vient d’en choisir 4 qu’il garde. Les autres (plus qu’un gros sac à vidange) s’en vont faire un tour ailleurs!
Les toutous, c’est un peu parfois comme les tiges, ça finit par héberger des ti-namis… haha! mais oui, en faire le ménage est parfois oh combien nécessaire! Surtout quand les toutous finissent par être en quantité plutôt qu’en qualité!
(Oh la délivrance que j’ai ressentie quand les DEUX foutus Lalas (Teletubbies) du Coco ont pris place dans un sac noir (pour aller faire le bonheur de quelqu’un d’autre qui, la nuit, allait aussi piler dessus et se faire répondre LALA (et probablement sacrer en silence…)), je le ressens comme si c’était hier! hahaha!)
pas eu de lala, mais ben d’autre sorte 😉
Je suis chanceuse, il en a gardé 4 de grosseur parfaite pour faire un tour au lavage de temps à autre!
Imagine, tu avais un Coco… Moi avec 4 c’est la multiplication à l’infini des toutous en peluche!
(bon j’ai une cocotte qui a eu une grosse passe ciseau et exploration… Ce qui a abouti à plusieurs toutous décapités pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur et par le fait même à la poubelle ensuite. Ça a réglé le cas d’un certain nombre, mais il en restait encore beaucoup 😉 )
Chanceuse en effet: il m’en reste plus que quatre, moi, de ma tendre enfance! (Du genre tu les laves ils meurent… et ta laveuse aussi probablement!)
Je te dirais que ta cocotte deviendra chirurgienne, mais c’est pas gagné: moi j’avait appliqué du « maquillage permanent » à certaines poupées, et c’est pas devenu mon métier! (Quoique les coupes de cheveux que j’ai infligées à certaines auraient pu permettre de deviner ma coupe actuelle!)
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