J’ai décidé de ne plus me laver. Ou sinon, à la débarbouillette et en plein salon. Pas le choix. Parce que la dernière fois que j’ai eu le malheur de prendre une douche, j’ai manqué un nouvel oiseau! Tout le monde l’a vu sauf moi! Heureusement, les photos que mon Homme a prises sont bonnes! Voici donc la pie-grièche grise (Northern shrike, Lanius excubitor)! Pour l’entendre, suivez ce lien.
Ci-dessus, on voit assez bien comment son bec est fait. La pie-grièche grise, anciennement nommée pie-grièche boréale, vit en arctique en été et visite le sud en hiver. Je n’en avais jamais vu, mais mon Homme a dit qu’elle défendait la mangeoire en propriétaire… or sans jamais en avoir observé, je la connaissais… par Michel Tremblay! (Hein, hein, la lecture ça mène à tout!) Même que je suis restée quelque peu traumatisée par l’histoire racontée à son sujet, que j’ai retrouvée et dont je ne vous livre pas le pire…
La pie-grièche est un oiseau carnivore qui cloue ses victimes – des petites créatures de la forêt, souris, suisses ou bébés écureuils – aux piquants des branches d’aubépines avant de les dévorer vivantes. […] Elle ne revient jamais vers les carcasses de ses proies, elle aime la chair palpitante et le sang frais.
« La pie-grèche et la souris des champs », de Josaphat-le-Violon, dans Le passage obligé, de Michel Tremblay (2010)
J’aime mieux la voir en photo qu’à nos mangeoires, savez-vous! D’autant plus que j’apprends que:
L’été, les pies-grièches mangent de gros insectes, des amphibiens, ainsi que des petits mammifères et des oiseaux. L’hiver, notre pie-grièche grise ne consomme que des oiseaux et des petits mammifères. Comme elle n’est pas très bien équipée en pattes pour tenir et tuer ses proies, ce passereau utilise trois autres techniques pouvant se rapprocher des mœurs des temps médiévaux.
Extrait de cet article du Canada français, par Denis Henri
Elle empale ses victimes soit dans les longues épines présentes sur les aubépines, soit dans les bouts métalliques des fils barbelés ou les coince tout simplement entre une branche et le tronc d’un petit arbre. La victime immobilisée, il ne lui reste plus qu’à dépecer cette proie avec son bec fort muni d’un petit crochet au bout.
Peut-elle faire pire? Oui!
Si les proies sont abondantes, la pie-grièche peut stocker plusieurs proies dans le même arbuste… une découverte macabre pour quiconque passe par là!
Source: Zoo Écomuséum
Un de nos livres d’ornithologie mentionne que, perchée, la pie-grièche grise se balance d’avant en arrière, ce que mon Homme a pu observer. Et regardez-moi justement ces plumes blanches de la queue, superposées. Rien à faire, c’est un bel oiseau. Mais… vivement le vrai printemps, qu’il retourne chez lui!
J’en ai justement vue une hier en fin de journée. Elle s’est posée sur le banc de neige après avoir raté une proie. Puis elle s’est envolée pour poursuivre un Sizerin. Je ne sais pas si elle a réussi. Je l’avais vue brièvement il y a quelques semaines. Ça ne me fait pas plaisir de la voir convoiter mes petits amis ailés mais faut bien qu’elle se nourrisse hein?
Ben oui… mais… je ne veux pas tomber sur son cimetière! (Évidemment, ça ferait des photos intéressantes… ouin…)