Le chiendent. Si vous le rotocultez, vous venez de le multiplier. C’est votre choix (non vraiment, j’ai fini d’expliquer que le sol souffre de ces manipulations-là; fini parce que personne ne veut l’entendre et qu’au fond je m’en fiche: je fais ce que je crois bon (et je suis informée!) et les autres font aussi comme bon leur semble! Tant pis!). Chez nous, entre les fleurs sauvages, c’est du chiendent qui pousse. La bonne nouvelle c’est que contrairement à votre pelouse, du chiendent, c’est naturel et sans entretien (votre pelouse aussi si vous avez un troupeau de la bonne taille… sinon, c’est une lutte contre la nature que vous avez, mais encore une fois, si vous aimez la pelouse, vous ne voulez pas entendre ça, et moi je m’efforce d’apprendre à me taire, même si là vraiment, j’avoue que ça ne paraît pas!). Non vraiment, pas d’engrais, pas de niaisage. C’est pas de pâturin des prés, une espèce bien jolie mais pas du tout assez robuste pour combattre les autres (d’où engrais, pesticide, etc.), non: c’est du vrai de vrai chiendent, et c’est du solide. Même à 50 cm du sol où il foisonne, à travers mes lits de culture, le chiendent progresse. Je l’arrache soigneusement de mes lits potagers, en essayant de le faire délicatement pour tirer la plus grande surface de rhizome possible (et ainsi m’éviter de devoir désherber quatre fois plus demain). Parfois j’en ai 30 cm dans la main, de ce rhizome (à travers le paillis, il est facile de le tirer doucement). Ah c’est satisfaisant, oui, mais c’est le genre de lutte qui va durer toute une vie (forcément).
La première année ici, j’ai voulu empêcher les lupins se tout lupiner (pourquoi? je ne m’en souviens plus; je devais avoir du temps à perdre!). Maintenant on les laisse aller et on les encourage: c’est joli, fleuri et ça attire les pollinisatrices. Ensuite j’ai tenté de lutter contre la vesce jargeau. Erreur: c’est une légumineuse qui fixe l’azote de l’air dans le sol, et ses fleurs sont comestibles. Cette année c’est tout ce que je laisse pousser dans mon lit avec les quatre sortes de carottes. Alors le chiendent…? Le chiendent, figurez-vous donc… j’en déshydrate maintenant le rhizome. Une fois déshydraté, le rhizome peut servir de succédané de café ou, broyé, de farine. Ça va en prendre beaucoup pour faire ces essais, mais beaucoup, c’est précisément la quantité que j’ai! Ça prend un peu de temps, oui. Mais que c’est satisfaisant! Une fois dans le déshydrateur, le chiendent, il est pas juste mort: il meurt une fois encore (quin toi!)! Et devient (peut-être, on verra…) utile. Gnac gnac gnac!