Quand j’étais petite (comme aujourd’hui), mes fleurs préférées étaient les marguerites. Au point que, transplantée tant bien que mal en ville, et voulant faire plaisir à ma mère, je lui en ai cueilli un gros bouquet… dans la plate-bande de la propriétaire. Ma mère a dû aller s’excuser de ma bévue, mais j’étais a) très petite et b) très confuse, n’ayant jamais au grand jamais imaginé que quelqu’un quelque part ait pu planter volontairement et avec effort des fleurs qui, pour moi, poussaient naturellement partout à profusion (bienvenue à Montréal, petite campagnarde!). Ma mère, elle, préférait une autre fleur sauvage qu’on avait par milliers de tiges et qu’on appelait marguerite jaune. Or la fameuse marguerite jaune, c’est en fait une rudbeckie (Rudbeckia, coneflower), et j’en ai un peu partout sur le terrain (hourra!).
La rudbeckie…
fut ainsi nommée en l’honneur des botanistes suédois Olov Rudbeck, père et fils. Le genre est originaire d’Amérique du Nord et comprend une vingtaine d’espèces, généralement faciles à reconnaître par leurs inflorescences aux rayons jaunes et au disque bombé en forme de cône (les anglophones les appellent d’ailleurs coneflower). D’ailleurs, le cône est souvent brun foncé, d’où le joli sobriquet «Suzanne aux yeux noirs». (Source: Larry Hodgson)
Sa floraison dure de la fin juin à l’automne et en fleur coupée (si vous en avez le courage et que vos chats à vous ne grimpent pas jusque sur les frigos pour grignoter vos bouquets…) elle dure et perdure magnifiquement. L’Homme a transplanté un plant énorme de rudbeckies encore plus énormes qui poussaient près de notre rond de feu, et le résultat est décevant: les jolies fleurs semblent peiner à se ré-enraciner. Je ne m’inquiète pas du tout cependant: l’été prochain au plus tard, le plant reprendra et nous offrira ses bouquets.