Difficile à manquer, une mini forêt d’arbrisseaux accueille nos visiteurs à gauche de notre entrée (et s’étend techniquement hors de notre terrain). Il s’agit d’un beau groupe de sumacs vinaigriers (staghorn sumac, Rhus typhina L.). Au printemps, je me suis inquiétée pour eux: alors que la vie reprenait ses droits partout autour, les arbrisseaux restaient tristement nus. Et moi qui venais d’apprendre que je pouvais tirer de ses fruits (des drupes, en fait) une sorte de limonade acidulée! Nouveaux campagnards, nous avons décidé de les observer un peu avant de les couper au besoin. Heureuse idée: quelques semaines après le reste, les vinaigriers sortaient leurs feuilles! Et pourtant, ils ont dû subir un dommage quelconque (je dirais à tout hasard un gel tardif, peut-être alors que leur sève s’était remise à circuler), car ni cet été ni cet automne ces arbirsseaux n’ont produit de fruits. C’est donc partie remise pour ma super boisson toute naturelle. En attendant, je découvre sur le J@rdin des jeunes branchés que ce qui est pour moi étonnante découverte est pourtant connaissance populaire (d’ailleurs, le père de l’Homme en faisait jadis, de cette limonade! Y a donc que moi à tomber des nues?):
Les jeunes fruits du vinaigrier, récoltés en juillet, peuvent être macérés (mis à tremper) dans de l’eau pendant 5 à 6 heures pour donner une boisson rafraîchissante, de couleur rosée. Il suffit de filtrer le liquide avec une passoire très fine et de le boire seul ou en mélange avec d’autres jus de fruits, par exemple du jus d’orange. Tes grands-parents se rappelleront peut-être qu’on la mélangeait avec du jus de citron ou de lime dans un breuvage appelé «pink lemonade».
Le nom commun du vinaigrier viendrait justement des poils acides dont l’inflorescence est couverte et qui ont une forte teneur en tannins. Ces poils disparaissent avec les pluies et c’est pourquoi il faut ramasser la plante le plus tôt possible en saison. L’acide malique que contiennent les poils justifie l’emploi de la plante dans la médecine populaire. Les Amérindiens leur attribuaient des propriétés pour le traitement de différents problèmes, de l’arthrite à la diarrhée. Les Algonquins du Québec en faisait un tonique qui améliorait, semble-t-il, l’appétit. (Source)
Entre-temps, il nous faudra contrôler le bosquet, qui ne demande pas mieux que de nous envahir. Oh, je les aime, les vinaigriers (et l’Homme dit que leur bois séché se sculpte bien), et ils sont fort utiles en été, nous servant de magnifique écran. Ils ont la vie dure cependant, et de nouvelles tiges poussent très vite, vigoureuses, de plus en plus près de l’entrée. Un peu d’entretien, et le tour sera joué. Leur emplacement est d’ailleurs génial: si un jour nous recevions une foule et ayions besoin de libérer de l’espace de stationnement, on pourrait couper quelques pousses en sachant qu’elles repousseraient avec acharnement. Parlez-moi de ça, des plantes avec du front tout le tour de la tête!
Ah oui les vinaigrier, à la longue on fini souvent par les trouver envahissant!!!
Pour les fruits, je ne me rappelle pas bien, mais je crois que seul les individus femelles portent des fruits.
Alors soit mon bosquet a souffert, soit j’ai une gang de gars! haha!
Envahissant, c’est relatif, au sens où ils sont bien placés pour ne pas déranger (ouf!). Une taille au début de l’été, et le problème est réglé, puis couvert de feuilles qui masquent la coupe. De l’autre côté (vers chez le voisin), aucun problème, ils peuvent s’étendre en paix, car ils poussent sur une réserve privée et protégée.
Oh, bien intéressante cette plante.
(NB : J’habite à la campagne aux portes d’un magnifique marais que l’on appelle la Venise Verte. C’est comme à Venise mais en pleins champs !!)
Merci: j’ajuste!
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