Il y a longtemps, je vous avais parlé de poils. Côté rasage et pilosité, rien n’a changé, et je suis encore d’accord avec moi-même (ah, ça semble être peu, et pourtant c’est énorme! Quand je relis la première année de Campagnonades, j’ai un peu envie de réécrire par pans entiers!). Sauf qu’avant la naissance de ma fille, j’ai eu cette idée d’avoir sur ma tête plus de cheveux que mon bébé futur allait en avoir au moment de sa naissance. C’était encore la voie de la paresse: j’éliminais 15 minutes de tondeuse par mois, les troquant contre… rien. Parce que des cheveux courts-courts-courts qui repoussent, ça n’a besoin de rien. Avec eux, j’ai fini mon shampooing en barre. Et les mois et les années ont passé et j’ai maintenant toute une crinière (que je trouve encore étrange). Il a fallu des brosses (pour ma fille aussi, qui a des cheveux plus fins que tout), des pinces, des barrettes… et du foutu shampooing. Pire, je me suis même mise à acheter du revitalisant. Et très franchement, je ne me suis pas cassé… la tête. J’ai acheté dans le commerce, quin, deux bouteilles, let’s go. J’ai le choix entre des magasins pas chers, des épiceries et des pharmacies. Ou une commande en ligne. (J’adore les produits Druide, mais avec la longueur que j’ai, ça commence à faire cher par petite bouteille!) Alors voilà, j’ai acheté (après avoir utilisé les produits du Coco) à peu près n’importe quoi. Puis j’ai reçu une question sur Facebook au sujet des solutions pour un shampooing maison (et sain, tant qu’à y être). Et pour répondre j’ai dû fouiller un peu, parce que je me rappelais vaguement avoir commencé un projet à ce sujet… J’ai retrouvé, et cette fois-ci, j’ai plongé. Le shampooing maison? Oubliez ça pour moi. Je me passe de shampooing!
Pardon? Vous avez bien lu! Point de shampooing! Le défi a été lancé par Lauren O’Neil, qui en a fait l’essai elle-même. Trois ans plus tard, elle nous en redonne des nouvelles. Conclusion? Des cheveux plus clairs, plus volumineux, propres, doux, et sans résidus ni cochonneries. Pour faire de même, il faudra… deux ingrédients, une bouteille et un pot. Et de l’eau!
D’abord, selon ce que je comprends (mais là je ne suis pas chimiste, je ne SAIS pas), les produits commerciaux enlèvent les huiles naturelles des cheveux et assèchent le cuir chevelu en étant légèrement trop acides. Alors le cuir chevelu produit bien trop de gras, pour compenser. Ce qui rend les cheveux gras, et donc nous pousse à laver nos cheveux, ce qui assèche le cuir chevelu, qui produit plus de gras, ce qui… vous me suivez? On tourne en rond! Ce qu’elle propose plutôt, et qu’elle met en pratique, c’est de préparer deux mélanges: dans un pot, 50% eau et 50% bicarbonate de sodium (à peu près, c’est pas vraiment important, l’exactitude, ici — même que maintenant je laisse le bicarbonate sec et je le mouille à mesure dans ma main, ce qui est encore plus simple). Sous la douche, avec les doigts, on masse ce mélange dans le cuir chevelu, par sections, et un peu sur le reste des cheveux, puis on rince. Dans une bouteille, on aura préparé un mélange: 50% eau et 50% vinaigre de cidre de pomme (encore une fois, à peu près). Une fois le bicarbonate rincé, on fait la même chose, un gentil massage du scalp et un passage sur le reste, avec le vinaigre, puis on rince. Et non, les cheveux te sentent pas le vinaigre ensuite: elle l’affirme, mais je vous le garantis, car j’ai mis le nez de mon adulescent à profit.
Pour commencer, elle suggère de se sevrer du shampooing en utilisant ce procédé pendant quelques semaines, puis en lavant les cheveux seulement à l’eau pour quelques autres semaines avant de retourner à la routine du bicarbonate/vinaigre au besoin, soit environ une fois par semaine. Dans la période eau seulement, les cheveux deviennent gras, oui. Parce que le cuir chevelu est habitué de surproduire ses sécrétions. On lui donne cette pause pour qu’il puisse se rééquilibrer, le pauvre, dit-elle (encore une fois pour la théorie, je ne sais pas; mais pour la pratique, là je sais, et ça fonctionne hyper bien, cette solution!). Ah oui: pendant ce temps, aucun produit coiffant. Ce à quoi j’ai réagi par un pffffffff bien senti. Je n’utilise aucun produit, que je me suis dit! Ah oui? Et ce revitalisant démêlant à laisser dans les cheveux? Il a beau venir de Druide (et faire de la magie avec des cheveux dorés, fins et bouclés!)… on l’oublie (de toute façon, il pue, je trouve). Plus tard, une fois la routine devenue… routinière, y aura moyen de se faire des produits soi-même (y a-t-il quelque chose que les graines de lin ne peuvent pas faire?): la Banlieusarde donne des idées, des recettes et des pistes.
Trois ans après son premier billet, Lauren a publié une mise à jour. Et pour ça, je lui lève mon chapeau (ma tuque!), car c’est souvent ce qui manque aux bonnes idées trouvées en ligne (j’en suis coupable aussi!): le suivi! Tout est fait et beau, on prend une photo, on écrit un billet, et deux ans plus tard quand la belle idée s’est révélée désastreuse, on oublie de le dire à ceux qui nous suivent et vont reprendre notre fausse bonne idée… oups! Dans ce cas-ci, aucun désastre. Beaucoup de dollars épargnés (et beaucoup d’emballages qui n’ont pas été consommés: réduction à la source, génial!), par contre, et elle affirme (photos à l’appui) que ses cheveux sont plus beaux maintenant, au naturel! J’ai trouvé ça encourageant, inspirant et… j’ai décidé d’essayer. Voilà maintenant plus d’un an et demi que j’utilise la solution bicarbonate et vinaigre. Malheureusement, je ne risque pas de vous offrir une photo époustouflante de ma coiffure. Je suis nulle là-dedans, ça m’intéresse vraiment très peu: pour moi, c’est pince ou queue de cheval, pas de cheveux dans mon chemin ni dans mon champ de vision, et c’est tout. Un avantage de cela, c’est que je ne joue pas avec mes cheveux… donc ils restent propres longtemps, et je n’ai pas à les laver plus qu’aux 10 à 15 jours (je vous jure! Et suffit de passer du temps avec des cheveux mi-longs pour me croire: c’est le sébum de nos doigts qui rend la chevelure graisseuse! Cessez d’y toucher et ils restent beaux: magie!).
Le plus dur (pour moi), ça a été le sevrage… de mousse. Ah, c’est niaiseux, mais depuis toujours les savons et shampooings que j’ai utilisé ont moussé. Et on associe mousse et propre, même si c’est faux (c’est même pire que faux, parfois, selon ce qui est utilisé comme produit chimique pour créer cette foutue mousse!). Pas de mousse, donc. Pas de parfum non plus, pour celles qui aiment ça. Moi j’aime pas trop, parce que je finis toujours par me demander de quoi il est fait, le parfum. C’est pas toujours une question de toxicité (quoique souvent, oui!) ni de côté synthétique: googlez-moi «castoréum» et on s’en reparlera… Un parfum, c’est nécessairement une série d’ingrédients, donc une lotterie: lequel se révélera allergène, lequel sera en vedette dans les médias comme cancérogène? On ne sait pas. Le vinaigre et le bicarbonate de sodium ont fait leurs preuves, que je sache… Et sans microbilles de plastique, fiou! Mais ils m’offrent des cheveux propres, à moindre coût, avec moins de gaspillage (même envoyée au recyclage, une bouteille de plastique, c’est du gaspillage), et sans risque de manquer de shampoing, parce que j’en ai toujours… à la cuisine!
Je vais finir par me laisser convaincre… Mais j’avais lu des commentaires moins positifs…
Bah moi je convaincs personne. Mais je retourne pas au shampoing acheté non plus! 🙂
Pas de photo? On n’y croit pas 😛
Ouin, faudrait, hein? 😉 Un pépin: le stade post-grossesse. Eh boy… je perds mes cheveux c’est épouvantable, et j’en ai autant de petits qui repoussent en fous. Moi qui avais fait l’effort de tous les faire pousser également, de rien à long long long… et là ça me fait ça, une tête fofolle que je n’arrive plus à pincer avec une seule pince à cause des petits fous en avant qui me font capoter et des repousses en arrière que bébé attrape pour mieux se tenir… *soupir!*