Un oléoduc, en plus d’être un désastre environnemental, c’est aussi un désastre humain et un projet féminicide. Je vous encourage, si vous comprenez l’anglais, à aller lire en entier l’article dont je vous présente un extrait traduit. Il faut mettre fin à ce cycle de violence (et, puisque certains ont besoin qu’on le dise, ce n’est pas en envoyant des policiers ni en utilisant la force qu’on met fin à des siècles de violences – car il s’agit bien de cela, des violences, au pluriel).
Une des raisons pour lesquelles les Wet’suwet’en continuent de s’opposer à l’oléoduc concerne le fait qu’avec le pipeline viendrait un « camp d’hommes » ou un camp de travail industriel, sur leur territoire. Ces camps sont des logements temporaires qui amènent des centaines d’hommes* pour du travail industriel dans les collectivités autochtones ou non loin d’elles. « Il existe une relation linéaire entre les populations éphémères au salaire élevé dans les camps industriels, la culture hypermasculine et une augmentation de la criminalité, de la violence sexuelle et de la traite de femmes autochtones** », selon un rapport financé en 2017 par le ministère des Relations autochtones et de la Réconciliation de la Colombie-Britannique. Les auteurs du rapport citent un rapport de 2014 par des experts de l’Université de Victoria et de l’Université de la Colombie-Britannique qui a étudié les conséquences de la construction d’une mine locale : les données de la GRC montraient une augmentation de 38 pour cent des agressions sexuelles et une augmentation de 37 pour cent des disparitions lors de la première année. Le rapport a également conclu que l’activité industrielle coïncidait avec une augmentation de la prostitution.
Traduction libre d’un extrait de cet article: Annie Hylton, Searching for Mackie, février 2020, Longreads.com
*Plusieurs milliers, en fait.
**Aussi? De la violence familiale, des dépendances et des ITS. C’est un grave problème bien connu, entre autres en Colombie-Britannique et sur les chantiers liés au gaz de schiste.