Une puce au potager

J’avais peut-être moins d’illusions que beaucoup en devenant maman, parce que j’avais déjà bien des années d’expérience comme belle-mère. N’empêche qu’on a toujours des surprises (ben oui, moi aussi je vais faire pipi accompagnée! Même que dans les toilettes publiques ma fille s’étonne qu’il n’y ait pas de « petit pot » pour qu’elle y mette ses fesses! Pour prendre unee douche, le plus facile est toujours de l’amener dans la baignoire elle aussi. Et surprise, je vis dans un décor pire que celui d’une garderie et… j’aime ça!). J’avais donc beau, moi, collectionner les doux souvenirs du potager de ma mère… on ne sait jamais! Même si je suis certaine que je ne refusais pas les légumes et salades de mon enfance précisément parce que ma mère en avait fait poussé et récolté les ingrédients, ma fille aurait bien pu être bien différente.

J’ai mis toutes les chances de mon côté: quand je m’occupais des semis, je lui ai permis de m’aider à remplir les petits pots de terre. Dans la maison! (Oui bon sur un plancher en béton à côté d’un drain, pas en pleine cuisine…) Ensuite elle a pu attraper des bouts de mesclun et les goûter, en plein hiver, dans la maison encore. Puis elle a appris à reconnaître et à cueillir des baies sauvages. Maintenant qu’elle dit jardin à maman et potager, je la laisse cueillir les tomates bien mûres (et j’accours quand elle dit balle verte, parce que parfois… voilà!) et les concombres, je lui offre des fleurs comestibles et je lui montre chaque plante. Elle adore. Et le premier tournesol qui a ouvert était de sa grandeur (on en a semé de toutes sortes): bonheur!

Le résultat, avant même le gros de la récolte, c’est que je ne peux plus dire cueillir. Si elle entend le mot, ma puce va chercher la grosse passoire qui me sert de panier et elle veut qu’on aille aussitôt la remplir de tomates! Plus fière que ça, j’exploserais, c’est certain!