On croit souvent qu’il y a des gens qui aiment les chats et d’autres qui aiment les chiens (ceux qui n’aiment rien, n’en parlons pas car je ne leur parle pas!). Eh bien chez nous, c’est tout faux. En fait, si nous avions des chats mais pas de chien, c’est que nous aimons trop les (gros) chiens pour leur jouer le mauvais tour de vivre en appartement (ça peut bien se faire, mais seulement en adaptant tout son mode de vie… ouille!). À l’annonce de notre départ prochain, un chien s’est matérialisé, qui est maintenant membre de notre famille et que je vous présente. Voici donc Tango, le labrador noir pure race de six ans. Adorable, attachant, enjoué, il est tout cela, et tous ceux qui le rencontrent tombent sous son charme… sauf nos chats (pour le moment…). Pour me préparer à son adoption, j’ai lu les trois livres de Cesar Millan (le premier est offert en français ici), pour qui j’ai maintenant un respect infini. Sa méthode est simple, il suffit de répondre aux besoins du chien… d’une façon compréhensible pour le chien. C’est donc dire que chez nous, pas question de prendre une petite voix aigüe pour dire à Tango qu’il est beau (ohlebeauchienchien àquilebeauchienchien) si on souhaite qu’il soit calme, pas question qu’il sorte de la maison avant nous (car il mènerait ainsi la promenade), pas question de se fâcher contre lui (ce qu’il ne percevrait que comme une énergie déséquilibrée, sans comprendre). Nous pratiquons notre assurance calme, et il y répond à merveille.
En lisant, j’ai compris que j’ai grandi parmi des chiens équilibrés et heureux, des chiens de ferme. Ils avaient un travail à faire, méritaient leur nourriture chaque jour, ne servaient pas d’enfants ou de poupées, savaient que le fermier avait le haut du pavé, le respectaient comme tous les autres membres de la famille. Jamais ils n’auraient mordu ou grogné sans provocation, car leur vie n’était pas ponctuée de frustrations constantes de leurs instincts. J’ai beaucoup appris. Par exemple, qu’il ne faut pas rassurer un chien apeuré ou inquiet comme on le fait avec un humain, car on le conforte alors dans son attitude, on confirme qu’il a raison d’avoir peur et on risque de causer une phobie. Qu’il faut apprendre à obtenir du chien une attitude calme et soumise (ce qui ne veut pas dire qu’il a peur, mais bien qu’il sait que c’est à l’humain de lui dire quoi faire; une meute, ce n’est pas une démocratie!). Qu’il est essentiel pour un chien, n’importe quel chien, de se promener avec sa meute chaque jour, et plus d’une fois.
Certaines leçons sont plus faciles que d’autres à mettre en oeuvre. Depuis le déménagement, fin de semaine ou jour de boulot, je me lève à six heures et je vais me promener avec Tango pendant au moins quarante-cinq minutes. Certains matins, je m’en passerais, mais je reviens toujours calme et heureuse: je n’ai autour de moi que paysages magnifiques, oiseaux chanteurs et vent dansant. Contrairement à la croyance populaire, laisser le chien libre sur le terrain (ce que je ne fais pas) ne suffit pas, non. Avoir un chien avec soi requiert des efforts, mais qui parle d’effort en amour? Si vous avez un chien ou songez à en adopter un (ou si vous avez des problèmes avec le chien de quelqu’un d’autre!), je vous recommande chaudement Cesar Millan, ses méthodes, ses livres, son émission de télé, tout!
Il y a par contre une leçon que Tango nous a apprise lui-même. Le premier soir, nous nous sommes dit qu’il valait mieux le faire coucher dans la chambre d’amis et laisser les chats explorer son odeur. Une bonne idée… en théorie. Il a aboyé. Aboyé. Et encore aboyé. En parents que nous sommes, nous nous sommes dit qu’il valait mieux le laisser faire, que ça passerait. Deux heures plus tard, à bout, épuisés, nous avons compris. Oubliez l’anxiété de séparation qu’on nous sert à toutes les sauces, ce n’était pas ça. Nous étions de vilains personnages qui allions à l’encontre de son instinct. Ce n’est pas un chiot tout neuf que nous avions adopté, mais un adulte de six ans, aux convictions bien arrêtées. Dès l’ouverture de la porte, Tango nous l’a démontré: il se doit de dormir à la porte d’entrée, question de sécurité! Plus d’aboiements, juste un gros toutou roulé en boule pour faire son roupillon à l’entrée. Encore une fois, Cesar avait raison… il faut être à l’écoute!
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