J’ai vu passer la recette sur Facebook… Je ne sais pas si vous vous souvenez de ma cramaillotte ratée l’an dernier, mais je suis restée avec un besoin sombre de transformer les pissenlits en quelque chose de bon. Du vin? Essayons!
Disons d’abord la vérité: Ricardo n’a jamais fait ça de sa vie, du moins pas lui-même accroupi dans le champ de pissenlits. Comment je le sais? Facile: il est écrit que le temps de préparation est de 30 minutes. Ben oui. Heille chose, faut récolter quatre litres (seize tasses!) de pétales (pas les parties vertes!) de pissenlits! C’est quelque chose comme une heure et demie de cueillette, ça! (Pour quatre bouteilles… dans au moins trois mois!) Poursuivons dans la vérité: toutes les recettes qui parlent de pissenlits vous avertissent que vous aurez les doigts jaunes ensuite. Non mais tu parles d’un drame, toi, les doigts jaunes. Ne vous en faites pas, il suffit de 72 lavages de mains, et en quelques semaines vous aurez retrouvé votre teint! (C’est une blague! Ça part avec du savon, ça vaut même pas la peine de le mentionner! C’est pas comme les courbatures épouvantables que vous aurez le lendemain de la récolte — une heure et demie accroupi, je l’ai dit?). Pour en finir avec la vérité, oui ça vous prend une journée ensoleillée (ou presque) pour que les fleurs soient bien ouvertes. Mais c’est pas le soleil qui fera qu’il n’y aura pas d’insectes sur les fleurs, voyons donc! Comme si la vie s’arrêtait pendant les heures d’ensoleillement! Par contre en récoltant j’ai vu et côtoyé plein d’abeilles et ça, c’est bon signe. Aussi, sautez sur l’occasion des pissenlits, car on a beau croire qu’on en voit tout l’été, vous ne pourrez pas remplir vos quatre litres une fois la grande floraison printanière passée (et ça passe vite). Mi-mai ici cette année, et bientôt c’était trop tard. Et n’hésitez pas: prenez les plus gros (j’ai trouvé plus facile de les épétaler directement sur leur tige sans les cueillir: on gagne en rapidité!) seulement; une fois vos doigts endoloris, c’est comme par magie que votre oeil saura dénicher les plus grosses fleurs. Aussi? Trouvez un contenant haut et relativement étroit (en cas de vent, vos pétales resteront dedans).
Voilà ça y est, vous avez vos qutre litres de fleurs? Vous aurez besoin d’un gros contenant en verre ou en grès. Mettez-y vos pétales et versez par dessus quatre litres d’eau bouillante. Laissez macérer dans un endroit sombre pendant 48 heures. Ensuite, passez au tamis ou dans un sac à gelée que vous pourrez presser pour extraire tout le liquide. Direction une grande casserole, avec trois citrons en rondelles et trois oranges aussi en rondelles, ainsi que 1,375 litre (5 ½ tasses) de sucre (1 kg). Vous pouvez aussi ajouter 250 ml de raisins secs. On porte à ébullition et on laisse bouillir 30 minutes (même si en haut de la recette de Ricardo on parle de 5 minutes de cuisson…). Ensuite, verser dans le contenant de verre (entre-temps rinsé) et laisser refroidir jusqu’à la température de la pièce (c’est LONG!). Vous comprendrez comme moi un peu tard qu’il vaut mieux faire bouillir en après-midi, pas en milieu de soirée. Une fois la chose refroidie, saupoudrer 15 ml de levure sèche et laisser reposer dans un endroit sombre (couvert d’un coton à fromage ou d’un sac à gelée) pendant trois semaines, en brassant chaque jour ou jusqu’à ce que la fermentation cesse.
Voilà où j’en suis rendue avec mes essais: je devrai vous reparler des étapes suivantes quand j’y arriverai. En ce moment j’ai un contenant avec la recette de base (citron et orange) et un deuxième avec citron, orange et gingembre (une grosse racine pelée, ajoutée avec les agrumes). Une troisième suit de près, cette fois avec citron, orange et canneberges séchées. Et… une quatrième, avec orange et limettes mexicaines (key lime).
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